
Paris donne de la voix pour le Pérou
Le 12 octobre, au Trocadéro, des membres de la CGT, de la CGT-Pérou et de France Amérique Latine, manifestaient contre les dérives autoritaires du gouvernement péruvien,... Lire la suite
Dans une unité large avec les syndicats internationaux, l'intersyndicale CGT-FSU-Solidaires a appelé à renforcer la solidarité internationales entre syndicats, pour la paix dans le monde et pour la justice sociale. Retour sur la conférence de presse donnée au siège de la CGT le 30 avril, en compagnie de représentants et représentantes syndicaux belges, argentins, américains, palestiniens et ukrainiens, de la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES).
Ce 1er mai, journée internationale des travailleurs de tous pays, s'inscrit dans un moment de bascule : « Trump, Poutine, Netanyahou, Milei ont pour projet d'anéantir le modèle de société construit après la 2ème guerre mondiale et, face à cette internationale d'extrême droite, les syndicats des travailleurs ripostent par le renforcement de la solidarité internationale », a tenu à souligner Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, en ouverture de la conférence de presse qui se tenait, jeudi 30 avril, au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Initiée par l'intersyndicale CGT-FSU-Solidaires, cette préparatoire aux 269 manifestations du 1er mai accueillait des représentants de syndicats de tous horizons : Belgique, États-Unis, Argentine, Palestine, Ukraine et la CES. Leurs représentants ont fait le déplacement jusqu'à Paris (hormis les représentants palestiniens et ukrainiens qui participaient à la réunion en visio) pour faire cette démonstration : face à l'internationale d'extrême droite mondialisée, notre internationale des travailleurs est plus que jamais unie et mobilisée.
« Je suis ici aujourd'hui pour dénoncer les évolutions politiques et syndicales aux États-Unis face à Trump et pour souligner l'importance de la solidarité internationale entre syndicats à ce moment de bascule que nous sommes en train de vivre aux États-Unis et au Canada », annonçait d'emblée Nick Allen, représentant du SEIU (syndicat du commerce et des services nord-américains, présent aux États-Unis et au Canada). Son expérience des « premiers 100 jours de Trump2» nous éclaire. Et d'abord, par la sémantique : « un vrai choc », « rapidité, agressivité, brutalité » de la mise en exécution du programme que Nick Allen n'hésite pas à qualifier « d'extrême droite ». Et d'illustrer son propos par des faits qui sidèrent : des rafles au milieu de la nuit de travailleurs migrants dont les familles et proches n'auront plus jamais de nouvelles. Un méticuleux démantèlement – avec la collaboration enthousiaste d'Elon Musk, ministre de l'Efficacité gouvernementale – des services publics fédéraux liquidés illégalement, mais dans une rapidité « époustouflante et glaçante», dixit Nick Allen. Épopée qui se solde par plus de 100 000 licenciements en quelques semaines. Mais encore, la liquidation d'agences fédérales qui font un travail essentiel pour les Américains. Et les attaques inédites contre la presse, les universitaires-chercheurs et toutes les institutions susceptibles d'entraver le trumpisme, « d'une façon sans précédent », a alerté Nick Allen.
« Nous sommes entrés dans l'ère de la cruauté », a affirmé pour sa part Marta Scarpato du syndicat argentin CTA. A l'instar de son homologue américain, Marta Scarpato appréhende les conséquences de l’idéologie libertarienne du président Javier Milei appliquée « à la tronçonneuse », et qui vise, in fine, à abolir l'État de droit pour lui substituer la toute puissance des entreprises multinationales.
Tout comme Trump aux États-Unis, Javier Milei n'a pourtant rien caché de ses intentions dévastatrices d'abolition de l'État social. Et, tout comme Trump, Milei a été élu démocratiquement, par les urnes. Signe, s'il en fallait, que l'état de nos démocraties atteint un degré critique si inquiétant qu'il doit alerter les syndicats et autres représentants des citoyens de tous pays occidentaux. Rafael Lamas, représentant international de la FGTB belge, témoigne d'ailleurs quant à lui pour son pays « d'attaques contre les droits sociaux d'une ampleur inédite. Clairement, nous avons le gouvernement le plus antisocial depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de 140 000 personnes vont être exclues de notre régime d'assurance chômage d'ici le 1er janvier », s'alarme-t-il. Même son de cloche à l'échelle du continent : « Il nous faut insister sur le fait que l'austérité est un choix politique et non une nécessité, a rappelé pour sa part Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, et ce choix politique cause d'importants dégâts. » Et, alors que les conflits se multiplient, ce 1er mai a aussi eu pour mot d'ordre l'exigence d'une paix juste et durable partout dans le monde.
« La stratégie de guerre est toujours instrumentalisée pour réprimer les libertés syndicales », a rappelé, pour illustration, Sophie Binet, en dénonçant la récente arrestation et assignation à résidence en Ukraine du président du syndicat FPU (Federation of trade unions of Ukraine). Là encore, le message véhiculé par la CGT s'énonce comme un appel à la paix. Et contre l'économie de guerre promue par les gouvernements de l'Union européenne.
Au nom de ses deux millions d'adhérents, la FPU, qui participait en visio à cette conférence de presse, nous alerte : « Depuis plus de trois ans, le peuple ukrainien résiste héroïquement à l’occupation et à la guerre terroriste à grande échelle de la Russie. Chaque jour des gens meurent, mais la guerre ne met pas seulement à l’épreuve notre peuple mais exacerbe les difficultés économiques et sociales. La destruction de l’industrie, des infrastructures a entraîné la perte de plus de cinq millions d'emplois. En conséquence, le chômage, la migration de main-d'œuvre et les inégalités sociales sont en augmentation. Et Vasyl Andreyev, vice-président de l’organisation de marteler : « Les appels lancés par certains politiciens en faveur d’une réduction de l’aide financière internationale à l’Ukraine et d’un arrêt de la coopération militaire jusqu’à ce que la paix soit rétablie provoquent une réaction négative de la part des citoyens et des syndicalistes, car cela menace non seulement d’augmenter le nombre de victimes mais d’accélérer le déclin économique. » Son homologue Yana Shcherbynska, conseillère du président de la Confédération des syndicats libres d’Ukraine (KVPU) a, elle aussi, appelé à intensifier « les actions pour freiner les agresseurs russes et à imposer des sanctions obligatoires aux criminels de guerre alors que plus de 13 000 civils sont morts dans le pays dont plus de 600 enfants ». Tous deux ont également insisté sur les fortes attaques contre les droits sociaux à l'œuvre dans le pays au motif du nécessaire « effort de guerre ».
La réalité de la guerre, c'est aussi celle vécue par des centaines de milliers de travailleurs palestiniens. « Après le 7 octobre, Israël a interdit aux travailleurs palestiniens d'accéder à son marché du travail, a rappelé Wael Nazif, secrétaire général du PFTU (Palestine Federation of Trade Unions). En conséquence, 20 000 travailleurs de Gaza et 190 000 de Cisjordanie ont perdu leur emploi. Près d'un demi-million de travailleurs palestiniens sont au chômage, sans revenu. » Et le syndicaliste d'égrener les exemples des retards insupportables aux points de contrôle et le calvaire des Palestiniens pour se rendre au travail. « Le taux de pauvreté à Gaza atteint 100 % et près de 35 % en Cisjordanie. Là-bas, ceux qui sont encore employés dans les colonies travaillent dans des conditions indignes, privés de leurs droits les plus élémentaires », ajoute Wael Nazif qui appelle les organisations syndicales du monde entier à « faire pression sur les gouvernements pour qu'ils reconnaissent l'État de Palestine, à appeler les autorités israéliennes à garantir la liberté de circulation des Palestiniens et à soutenir le plan de reconstruction de Gaza sans déplacement de population».
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