
Pique-nique collectif et revendications en Ille-et-Vilaine
À l'occasion du 1ermai, entre 3 000 et 4 000 se sont réunies à Rennes, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires 35, et d'autres mouvements comme FSE, Union Pirate... Lire la suite
En tête du cortège parisien, une pancarte annonce la couleur de ce 1er mai, avec son slogan « halte à la trumpisation du monde ». A l'appel d'une intersyndicale réduite à la CGT, FSU, Solidaires, quelques 100 000 manifestants ont battu le pavé parisien pour la paix, les libertés et la justice sociale et contre l'extrême droite. En France, environ 300 000 manifestants selon la CGT ont fêté cette journée internationale des travailleurs et des travailleuses au sein de quelques 270 cortèges. Dans certaines villes comme à Dunkerque, l'annonce de licenciements massifs, en l'occurrence chez ArcelorMittal, était dans toutes les têtes.
La veille, au siège de la CGT, des syndicalistes venus de Belgique, des Etats-Unis, d'Argentine, d'Ukraine, de Palestine alertaient sur la nécessité d'opposer une internationale des travailleurs basée sur la solidarité et la justice sociale à une internationale réactionnaire qui s'attaque violemment aux droits sociaux, aux immigrés, à l'éducation, à la recherche, à la justice… « L'extrême droite réussit à faire passer un narratif selon lequel elle défend les gens qui se lèvent tôt. Dans les faits, elle s'attaque aux services publics, à la Sécurité sociale », expliquait à cette occasion Rafael Lamas, de la Fédération Générale des Travailleurs de Belgique (FGTB).
À Paris, où les manifestants ont marché de Place d'Italie à Nation dans une ambiance joyeuse, l'abrogation de la retraite à 64 ans, l'augmentation des salaires, mais aussi la contestation des choix budgétaires en faveur d'un discours guerrier alimentaient souvent les discussions. La fameuse casquette en strass CGT vissée sur la tête, Isabelle Mollaret, secrétaire des territoriaux CGT à Boulogne Billancourt distribue un tract en faveur de l'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. « Les médias mainstream ne parlent que des boulangers et des fleuristes qui voudraient travailler le 1er Mai. Le sens de cette journée pour les droits des travailleurs est complètement gommé. Au-delà du monde du travail, ce 1er mai 2025 revêt une tonalité particulière vu la montée du fascisme dans le monde. Dans ce contexte, le syndicalisme œuvre pour une autre humanité, contribue à l'élévation des consciences ». Un peu plus loin, l'association femmes et égalité dit « non à la vie de galère des femmes ».
« Le président Emmanuel Macron déclare une fois de plus que nous sommes en guerre, cette fois dans un contexte international très tendu. Il nous annonce qu'il faut encore faire des sacrifices, le gouvernement annonce 40 milliards de coupes budgétaires supplémentaires. Or, les femmes des quartiers populaires sont très fragilisées par la disparition des services publics. On veut de l'argent pour le logement, pas pour l'armement, de l'argent pour la santé et étudier, pas pour bombarder ni pour réprimer», dénonce Anna Azaria, qui prône un féminisme de terrain. Sur le bord, Attac fait son show et distribue des billets de 60 milliards pour sensibiliser au fait qu'il est possible de récupérer une manne financière en taxant justement les ultra- riches et les multinationales. Elise, Lune et Octave, qui brandissent une pancarte dont le slogan clame « ils ont l'argent, on a le nombre » dénoncent en chœur « les inégalités qui explosent avec la complicité du gouvernement, tout est fait pour que rien en change ». Les inégalités, Ibrahima Khalil Keita les vit dans sa chair et les combat au quotidien. En octobre 2023, avec quelques 500 hommes majoritairement intérimaires, il avait entamé une grève qui a abouti à la régularisation de bon nombre d'entre eux. Aujourd'hui, le militant cégétiste s'inquiète du renouvellement de ses papiers, alors que la circulaire Retailleau a encore durci les conditions d'accès au titre de séjour. « Le 1er mai, c'est un jour de fête pour tous les travailleurs du monde entier, quel que soit leur couleur, leur statut. Quand tu es intérimaire, tu n'es pas bien traité par des employeurs qui ne respectent pas tes droits. Ils versent des salaires de misère, oublient des primes de froid, le 13e mois », témoigne t-il, en se tenant près de la camionnette de la CGT du Val-de-Marne. Regroupé derrière une large banderole qui exige la continuité de revenus pour les artistes auteurs, le monde de la culture défile en masse. Parmi lui, Héloise illustratrice, adhérente au SNAP CGT, grosses lunettes dorées sur le nez, dénonce la politique d'austérité menée par le gouvernement et milite pour « les auteurs puissent accéder au régime général de Sécurité sociale ».
Bien visible aussi, le monde de la justice, avec les drapeaux du Syndicat des Avocats de France et du Syndicat de la Magistrature. Judith Krivine, présidente du SAF constate que « Depuis François Hollande et les lois travail, les attaques contre le monde du travail n'ont jamais cessé. Nous vivons une période où nous devons tout faire pour nous opposer aux politiques de régression des libertés publiques, des droits sociaux, et contre la montée de l'extrême droite. Ces dernières années, les lois se sont multipliées pour criminaliser l'action des militants syndicaux et écologistes ». En tête de cortège, la numéro 1 de la CGT, Sophie Binet a annoncé une nouvelle journée de manifestation et de grèves le 5 juin pour réclamer l'abrogation de la réforme des retraites et pour faire entendre leurs revendications en matière d'emploi et de services publics. « La question sociale ne doit pas disparaître des radars, a-t-elle affirmé en assurant que la CGT serait aux côtés des salariés ciblés par les licenciements comme ceux d'ArcelorMittal, STMicroelectronics ou Jenyfer.
À l'occasion du 1ermai, entre 3 000 et 4 000 se sont réunies à Rennes, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires 35, et d'autres mouvements comme FSE, Union Pirate... Lire la suite
Pouvoir d’achat, emplois, salaires, libertés syndicales, lutte contre les réformes de l’assurance chômage et de la fonction publique, mais aussi lutte pour la paix… À... Lire la suite