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Violences sexistes et sexuelles

Un accord « historique » dans le cinéma, pour la CGT

29 mai 2024 | Mise à jour le 29 mai 2024
Par | Photo(s) : Houda Benallal
Un accord « historique » dans le cinéma, pour la CGT

En marge du 77e Festival international du film, à Cannes, plusieurs syndicats représentatifs de la profession ont signé un accord visant prévenir au mieux le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles et l’encadrement des conditions d'engagement des mineurs.

La journée du 17 mai fera date dans l’histoire de la lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels (VSS) dans le cinéma, en France, avec la signature d'un accord destiné à mieux les prévenir et aussi à encadrer les conditions d'engagement des mineur.es. À chaque stade de la production d’un film, des clauses sont désormais prévues, visant notamment à ne pas obliger une actrice ou un acteur à tourner des scènes difficiles, de violence ou de sexe non simulé, ou encore rendant obligatoire l’engagement d’un responsable des enfants qualifié pour veiller sur les artistes de moins de 16 ans. L'accord, qui totalise 25 pages, entend faciliter le signalement des VSS et leur traitement, et améliorer la sécurité des comédien.ne.s, au travers, par exemple, de règles strictes lors des castings. Des clauses de revoyure destinées à enrichir le texte dans le temps ont également été incluses.

Un engagement solennel

L'accord a été signé par de nombreuses organisations représentatives du secteur : le Syndicat CGT des professionnels des industries de l'audiovisuel et du cinéma (SPIAC-CGT) ; le Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT) ; le Syndicat national des techniciens de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT) ; le Syndicat des producteurs Indépendants (SPI) ; l'Union des producteurs de cinéma (UPC) ; et l'Association des producteurs indépendants (API). Co-président du SNTPCT, Dominique Robert Salutaire voit dans cet accord un « engagement solennel », auquel il était important « d’associer les salariés », précise de son côté Laurent Blois, délégué général du SPIAC-CGT. Cela permettra désormais de « gérer les risques et éviter au mieux les dommages », a estimé Jimmy Shuman, représentant du SFA-CGT. Le nouveau dispositif s’ajoute à la cellule d'écoute psychologique et d'un accompagnement juridique mis en place en 2020 et à la diffusion d’un kit de prévention par les branches de la production cinématographique et de la production audiovisuelle, en 2022.

Le courage des actrices

Présente aux côtés de Denis Gravouil, de la Fédération nationale des syndicats du spectacle CGT, et de l’actrice Anna Mouglalis, Sophie Binet a salué un « accord historique » et rendu hommage au courage de ces actrices – Judith Godrèche, Adèle Haenel, Isild le Besco… – qui ont fait que ce texte existe aujourd'hui. « Il faut rappeler que #Me too est parti d’actrices qui avaient un lien de subordination avec un producteur. Les rapports de domination et le patriarcat constituent fondamentalement le problème des violences sexistes et sexuelles au travail », a déclaré la secrétaire générale de la CGT, rappelant qu'au plan mondial « les organisations syndicales ont enclenché dès 2014 une grande mobilisation qui a permis de déboucher en 2019, sur l’adoption d’une convention de l'Organisation internationale du travail sur les VSS ».