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Réforme des retraites

Un mardi noir pour élever le rapport de force

6 mars 2023 | Mise à jour le 6 mars 2023
Par | Photo(s) : Amaury Cornu / Hans Lucas via AFP
Un mardi noir pour élever le rapport de force

La mobilisation nationale du 7 mars, en contestation au projet de réforme des retraites, s'annonce sous les meilleurs auspices pour les syndicats qui appellent les salariés du public comme du privé à une participation massive et à des grèves reconductibles.    

Entre 1 et 1,5 millions de manifestants attendus dans les rues et les avenues de l'hexagone, selon le ministère de l'Intérieur ; près de 265 manifestations, un record, prévues dans toute la France ; des opérations escargot sur les péages autoroutiers ; deux journées « ports morts » soutenues par 90 % des dockers et portuaires; des coupures d'énergie ciblées relayées par des opérations « Robin de bois »  ; des transports publics (RATP et Sncf) en grève reconductible par période de 24 heures; des raffineries et sites stratégiques de stockage pétroliers à l'arrêt.. Comme annoncé par les syndicats, la journée d'action nationale contre la réforme des retraites du mardi  7 mars s'annonce en noir. Presqu'aussi sombre que les desseins du gouvernement Borne-Macron dans son acharnement à imposer une réforme toujours contestée par 70 % de la population, qui n'en veut définitivement pas.

Et qu'importe la position du Sénat qui examine actuellement le projet de loi en s'appliquant à durcir certaines de ses dispositions parmi les plus contestées (comme la fin de certains régimes spéciaux, sauf celui des sénateurs..), le rapport de force engagé par les syndicats le 19 janvier ne fait que s'affermir et se consolider au fil des manifestations. Loin de « s'essouffler » comme ne cessent de l'invoquer les médias main-stream, les journées d'action enchaînées depuis le 19 janvier font carton plein. Et, chose rare, aussi bien dans le Grand Paris de la capitale que dans les moyennes et petites villes de province.

Franchir un cap

« Nous avons décidé de franchir un cap », a affirmé le secrétaire de la CGT Mines et Energies, Sébastien Menesplier, jeudi 2 mars, lors d'une conférence de presse initiée par cinq fédérations majeures de la CGT (Mines-Energies, Chimie, Verre & céramique, Ports & Docks, Cheminots) à la centrale de Montreuil. L'occasion, pour les cinq dirigeants syndicaux d'afficher la tonalité du 7 mars, à l'offensive toute, et de préciser l'objectif de cette « journée noire » : pénaliser l'économie afin de contraindre gouvernement et patronat à renoncer à leur réforme et à retirer leur projet de loi.

En grève depuis vendredi 3 mars, le secteur de l'énergie a déjà mis à l'arrêt l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires. Dans les transports, la Sncf annonce un trafic fortement perturbé dès le lundi 6 mars. Avec un taux de grévistes de 90 %, les activités portuaires ne laisseront entrer ni sortir aucune marchandise pendant au moins 48 heures tandis que l'aérien annonce 20 à 30 % de vols réduits.

Amplifier et faire perdurer la grève

Conscientes qu'une seule journée de « mise à l'arrêt » de l'économie n'y suffira pas, ces  cinq fédérations implantées dans des secteurs parmi les plus stratégiques pour l'économie se sont coalisées dès le 19 janvier dans le but d'insuffler un maximum d'élan à leurs bases militantes. Et la sauce semble bien prendre, puisque deux nouvelle fédérations, celle de la construction et celle du commerce & services viennent de rejoindre l'inter-fédérale. « Nous nous sommes mis en ordre de bataille pour que la mobilisation, et surtout la grève, s'amplifient et s'inscrivent dans la durée, jusqu'à gagner le retrait du projet de loi», a indiqué Sébastien Ménesplier en promettant une « semaine noire de l'énergie ». « Les salariés qui, au départ, voulaient croire que la puissance des manifestations suffirait ont bien vu que le gouvernement déroulait tranquillement sa feuille de route, au mépris total de l'opinion majoritaire de la population et que la carte de la démocratie ne marchait plus», a précisé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots.

Quoi qu'il en soit de la mobilisation du 7 mars, qui s'annonce noire de monde sur l'ensemble du territoire, l'intersyndicale confédérale a déjà prévu de se réunir à l'issue de la manifestation pour décider des suites à lui donner. Avec un mot d'ordre inchangé: retrait du projet de réforme des retraites.