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JEUNESSE

Un plan pour améliorer la vie des jeunes

14 juin 2022 | Mise à jour le 14 juin 2022
Par | Photo(s) : Maud Dupuy/Hans Luca/AFP
Un plan pour améliorer la vie des jeunes

Education et formation, autonomie, lutte contre les discriminations, mobilité, logements sont autant de chantiers abordés par le Plan Jeunes de la CGT. Une réponse au silence assourdissant d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements successifs sur les problèmes rencontrés par la jeunesse

 

Avant le Covid déjà, un jeune sur cinq vivait sous le seuil de pauvreté (Insee 2018) et cela ne s’est pas arrangé. 850 000 jeunes ne sont ni en emploi, ni en études ni en formation (Neets), les files d’étudiants ayant besoin d’aide alimentaire n’ont cessé de s’allonger. Le 7 juin 2022, la CGT a présenté lors d’une conférence de presse son Plan Jeunes autour de dix objectifs pour lutter contre la précarité qui frappe de plein fouet la jeunesse et lui donner un réel accès à l’autonomie. Dans la foulée, celui-ci a été transmis à la Première Ministre Elisabeth Borne et à son gouvernement. Une manière de mettre en évidence les silences de la majorité sur le sujet. «La jeunesse a été très absente du discours d’Emmanuel Macron alors qu’une grande partie de celle-ci est précarisée, appauvrie » dénonce Nawal Benchlikha, co-pilote du collectif jeunes de la CGT.

500 euros max !

« Le 1er mars, le contrat engagement jeunes a été présenté comme la mesure phare pour venir en aide aux 850 000 Neets mais cette allocation ne devrait concerner que 400 000 jeunes. D’un montant de 500 euros maximum, elle ne permet absolument d’accéder à l’autonomie mais offre juste une main d'œuvre quasi gratuite au patronat », poursuit-elle. « J’ai participé aux réunions en amont de sa mise en place et j’ai ressenti une vision très méprisante d’une partie de la jeunesse. La seule préoccupation des représentants des employeurs était de savoir ce qui allait se passer si le jeune en stage ne convenait pas.». Les conditions d’attributions de cette allocation sont très limitées, elle dépendent des revenus du foyer fiscal des parents et ne se cumulent pas avec d’autres allocations. Autre objet de critiques de la syndicaliste,le plan 1 jeune-1 solution. « Destiné aux jeunes Neets, il a, de fait, plutôt bénéficié aux jeunes sortant de formations, BTS notamment. »

Caravanes en vue

Ce Plan Jeunes de la CGT est le fruit de huit mois de discussions avec des jeunes. « Nous avons rencontré des apprentis, des jeunes qui occupent leur premier emploi, des jeunes syndiqués à la CGT… et nous sommes partis de leur préoccupations », explique-t-elle. Ces rencontres devraient se poursuivre, notamment à l’occasion des caravanes de saisonniers. Il cible donc l’ensemble de leurs problématiques. «Nous souhaitons tout d’abord garantir l’accès à un service public d’éducation et de formation », détaille Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT en charge notamment de la jeunesse. Un point qui ne devrait pas laisser indifférents toutes celles et ceux à qui Parcours Sup refuse l’accès au cursus souhaité.

Autre mesure phare, l’attribution d’une allocation d’autonomie équivalente à 80% du SMIC modulable en fonction de ses autres revenus (la CGT revendique un SMIC à 2000 euros bruts) qu’ils soient en formation ou non. « Cette allocation permet non seulement de se consacrer pleinement à ses études mai aussi garantit un réel choix dans l’insertion professionnelle. Les jeunes ne seront pas obligés de prendre n’importe quel emploi », insiste Céline Verzeletti.

Un jeune sur 3 discriminé

Un véritable statut du stagiaire est aussi proposé. Les jeunes étant particulièrement exposés aux contrats courts, l’abolition de la réforme de l’assurance chômage est aussi au programme. La lutte contre les discriminations figure aussi parmi les objectifs du plan jeune. En 2021, le défenseur des droits dans son 14e baromètre avait mis en évidence qu’un jeune sur 3 avait subi des discriminations ou de harcèlements discriminatoires dans l'emploi.

Dernier domaine et non des moindres de ce Plan Jeunes, le logement. Accéder à un logement autonome est un problème majeur tant pour les étudiants que pour les jeunes travailleurs. 57% des 18-24 ans en emploi habitent encore chez leurs parents. Précarité, faiblesse des salaires et loyers importants dans les grandes villes sont autant d’obstacles à l’accès au logement. « Nous réclamons la création de 50 000 places en foyers de jeunes travailleurs ou résidence de jeunes actifs et la création de logements par les CROUS. Actuellement seuls 7% des étudiants bénéficient d’un logement par ce biais. Il est indispensable aussi de favoriser l’accès des jeunes au logement social », explique Céline  Verzeletti. Sans accès au logement pas d’autonomie !