22 février 2019 | Mise à jour le 22 février 2019
Recevant les présidents de département à l’Élysée, le chef de l'État a fait le choix, à nouveau, de commenter les résultats de la négociation sur l'assurance-chômage entre les organisations d'employeurs et les syndicats de salariés.
Désormais président des petites phrases assassines et méprisantes, comme Hollande était le président des bons mots, Macron continue son travail de sape permanent contre les corps intermédiaires. Voilà le verbatim de l’échange :
On a dit aux partenaires sociaux : “Trouvez-nous une solution pour le chômage, vous êtes autour de la table, vous êtes responsables” alors même que les syndicats ne financent plus le chômage, c’est le contribuable. Comme c’est difficile, ils ont rendu hier au gouvernement la copie
Puis de poursuivre :
On est dans un drôle de système ! Chaque jour dans le pays, on dit “corps intermédiaires, démocratie territoriale, démocratie sociale, laissez-nous faire”. Et quand on donne la main, on dit “mon bon monsieur, c’est dur, reprenez-la”. Et le gouvernement va devoir la reprendre, car on ne peut pas avoir un déficit cumulé sur le chômage comme on a depuis tant d’années
Le président a fait son choix, bien acté et irréfutable désormais, de sa ligne politique, sur une crête libérale-sécuritaire, et de ses choix économiques, où les parties les plus aisées de la population ont droit à toute son attention. Il a désormais de quoi faire sa note biographique pour les prochains manuels d’histoire contemporaine, avec une documentation sur sa personnalité.
Un contempteur permanent de ce qui peut être une menace sur sa pratique du pouvoir personnel et vertical, un monarque assiégé qui prétend continuer contre vents et marées grâce à l’appui du système politique de la Ve République où la majorité la plus mal élue détient un nombre record de sièges.
Et, finalement, un personnage de petit prof ridicule, aux discours grotesques, mais humiliants, prenant un plaisir permanent à asséner sur un ton doctoral, des assertions condescendantes et fausses. Des déclarations qui font passer les responsables syndicaux et patronaux pour des mineurs incapables, alors que lui serait le seul à savoir faire.
Sur ce sujet précis de l'assurance-chômage, le président de la République oublie volontairement de dire que la lettre de cadrage que son gouvernement a adressée aux partenaires sociaux est la cause majeure de l’impossibilité de trouver une issue favorable à la négociation. Ou même de vouloir faire croire que les syndicats ont un jour financé l’assurance-chômage – on vous la remet pour le fun :
Alors même que les syndicats ne financent plus le chômage, c’est le contribuable.
Sans vouloir à notre tour faire la leçon à notre Président des riches, disons que le financement de l’assurance-chômage c’est les cotisations des salariés et des employeurs. Mais ça, c’est un détail à ses yeux…
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