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Dernière ligne droite pour la régularisation des travailleurs sans papiers du MIN de Rungis. Les négociations engagées par la CGT avec les services de l’État sont sur le point d’aboutir. Et de sonner la fin du conflit et la victoire des sans papiers.
C'est leur onzième jour de grève et d'occupation, jour et nuit, des locaux administratifs du MIN de Rungis, mais les 126 travailleurs sans papiers entrés en lutte pour leur régularisation le 16 mars aux aurores, sont plus que jamais déterminés à arracher la victoire. Et plus que jamais proches du but : « Cette bataille, nous allons la gagner, c'est inéluctable parce que la détermination des grévistes est très forte, parce que la CGT qui les organise est très forte, parce que les soutiens de ce mouvement sont eux aussi très forts », assurait le secrétaire général de la CGT du Val-de-Marne. Devant la presse convoquée ce lundi 27 mars, Cédric Quintin a d’abord tenu à saluer une autre mobilisation d’importance cruciale: celle des Guyanaises et Guyanais, entrés officiellement en grève générale ce même jour : « Leur lutte fait écho à toutes les autres, nous souhaitons qu’elle s’étende à toute la métropole, car seule la lutte permet de résister et de gagner des droits pour tous, comme nous le faisons ici depuis le 16 mars, avec ces travailleurs en situation irrégulière. »
Depuis le début de ce mouvement de lutte, c’est la troisième conférence de presse organisée par la CGT sur le piquet de grève. Sans doute la dernière, à en juger par l'enthousiasme affiché par les grévistes. À en juger, aussi, par la pile de dossiers de régularisation entassés sur une table de fortune exposée au beau milieu du hall. Il y en a 126, presque tous complets, prêts à être remis à la préfecture ce jour même en contrepartie du fameux récépissé préfectoral qui ouvre la voie à l’obtention d’un titre de séjour d’une durée de un an. Seule inconnue, à ce stade des négociations en cours avec les services de l’État (préfecture, Direccte, ministères de l’Intérieur et du Travail, administration du MIN et la CGT), le reliquat de « documents employeur » restant à obtenir: « Certains d’entre eux roulent encore avec le frein à main », ironise, sibyllin, Philippe Jaloustre (CGT 94). Ce qui est sûr, concédera-t-il aux médias, c’est que la cinquième, et probablement la dernière réunion quadripartite qui se tiendra ce jour, entérinera la victoire des 126 travailleurs sans papiers. « Nous sommes engagés dans un processus de négociations qui demande du temps, de la patience et de la détermination pour faire comprendre à ces employeurs récalcitrants qu’ils n’ont pas le choix », assurait, confiant, Raymond Chauveau, ancien membre du collectif confédéral CGT des travailleurs sans papiers.
Dans le hall de la tour Semmaris, l'effervescence est palpable. « On bosse ici, on vit ici, on reste ici, régularisation, de tous les sans-papiers! », ont scandé les grévistes en lutte. Enthousiastes et confiants, ils affichaient leur détermination joyeuse: « On n’est pas fatigué, on peut encore danser », ont-ils alors entonné en s’affrontant corps à corps dans une battle dance (pratique « sportivisée » de « danse-combat »). « Voilà la vie de ce piquet de grève, très politisé, qui a permis d’élever les consciences en onze jours de vie militante nourrie, chaque soir, de projections de films très engagés », s’est félicité Cédric Quintin. Par-delà la victoire de la régularisation qu’ils sont presque certains d’arracher, cette bataille politique de la prise de conscience, elle, est déjà gagnée.
À relire :
http://www.nvo.fr/0-0-4928-les-sans-papiers-de-rungis-a-l-assaut-du-min
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