Saisonniers : une reprise du travail en mode dégradé
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« La neige est là et elle tiendra : la saison 2017 est sauvée pour les saisonniers. » Bouziane Brini fait une pause dans le trajet qui le conduira dans le Cantal, à la veille des vacances de février.
Le militant de la fédération CGT du Spectacle et de l'Uspaoc (Union des syndicats des personnels de l'animation, des organisations sociales, sportives et culturelles) témoigne depuis Bagnères-de-Luchon (31) : « La situation s'est améliorée par rapport à la fin du mois de décembre, où le manque de neige concernait tous les massifs », rappelle l'un des membres, parmi une quinzaine, engagés des Pyrénées au Massif Central, tandis qu'une seconde équipe de la caravane CGT des saisonniers sillonne l'arc alpin depuis les Vosges jusqu'au bord de la Méditerranée.
Trente à 40 % des travailleurs saisonniers, en attente d'être embauchés dans les stations de ski françaises à cette époque, étaient toujours sans emploi ni promesse de contrat trois semaines après le début de la saison. La tendance s'inverse depuis la semaine dernière. Tant mieux, car « le manque de neige ou la multiplication des épisodes d'avalanche impactent directement la durée du contrat et le nombre d'heures travaillées, retarde les embauches et la mise en place du chômage partiel », précise Bouziane Brini.
Le syndicaliste connaît les problématiques du travail saisonnier : il participe au collectif confédéral, mandaté par sa fédération. « La caravane, c'est le tour de France social de la CGT, explique-t-il. Elle existe depuis plus de 7 ans. Son action a permis de construire une activité syndicale grâce aux rencontres que l'on provoque avec les petits employeurs, les vacanciers et les saisonniers. Aussi grâce à la dynamique interprofessionnelle qui accompagne sa mise en œuvre et son animation dans les territoires. »
Ce travail de terrain a permis de soulever des questions spécifiques, liées au statut et au contrat de ces salariés « exonérés » de prime de fin de contrat notamment. Il a également contribué à constater que cette précarité, qui touchait jusque-là les étudiants, agrège désormais des seniors licenciés, des retraités ou des mères seules en temps partiel. « Le logement, particulièrement en hiver où les conditions ne permettent pas de faire du camping, et la restauration restent des problèmes récurrents, admet Bouziane Brini. Des problèmes auxquels certaines communes répondent par la mise en place de Maisons des Saisonniers, des infrastructures qu'il faudrait déployer partout. Mais la question principale tient toujours au statut et au type de contrat de travail, d'autant que les saisons raccourcissent. »
Tandis que la revendication du « CDI pour tous » permettrait de libérer le travailleur saisonnier de la précarité, la CGT continue de porter un nouveau statut du travail salarié dans lequel les droits sont attachés à la personne ; c'est-à-dire progressifs, cumulables et transférables. Pour que la précarité ne soit plus de saison.
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