Des trains… et des fantômes
Un, casser le statut des cheminots ; deux, en finir une fois pour toutes avec le service public ferroviaire en privatisant le rail. Il y a dans la prétendue modernité d'Emmanuel Macron les vieilles méthodes d'une Margaret Thatcher. Ses mineurs à lui, ce sont les cheminots. Il fera tout pour les faire plier. L'enjeu est de taille : faire la démonstration que même la SNCF est désormais réformable en France.
Il est aidé en cela par la plupart des médias qui se chargent de faire passer le message : haro sur les cheminots et leurs « privilèges ». C'est oublier un peu vite que ce qu'on nomme dans le public « statut » s'appelle ailleurs « convention collective », autrement dit un ensemble de dispositions qui fixe les garanties fondamentales d'une profession. La reconnaissance de droits arrachés de haute lutte, voilà ce qu'est un statut.
Sous couvert d'ouverture à la concurrence et prenant le prétexte d'une « dette abyssale », le gouvernement a déclaré la guerre aux cheminots. Avec, en creux, la volonté de faire céder les digues syndicales d'une grande entreprise publique.
À peine sa réforme annoncée, le gouvernement lançait les hostilités, et se disait prêt à une grève dure. Le spectre de 1995 hantant les esprits des libéraux. Depuis, le mouvement syndical s'est mis en ordre de bataille. Une bataille qui est aussi celle de l'opinion. Les cheminots CGT l'ont bien compris, eux qui portent un projet alternatif, démêlant le vrai du faux, dénonçant l'enfumage gouvernemental et la politique ferroviaire conduite depuis des années.
Ce numéro de la NVO enquête sur les luttes gagnantes portées par la CGT. Comme pour montrer la voie…