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ENVIRONNEMENT

« Plus chauds que le climat » : la jeunesse française a répondu en masse à l'appel de Greta Thunberg

16 mars 2019 | Mise à jour le 16 mars 2019
Par | Photo(s) : Alain Pitton / NurPhoto /AFP
« Plus chauds que le climat » : la jeunesse française a répondu en masse à l'appel de Greta Thunberg

France. Marche du 15 mars 2019 de la jeunesse mondiale. À Toulouse, des lycéens et étudiants ont pris part à la grève mondiale scolaire pour la défense du climat.

« C'est maintenant ou jamais » : des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue vendredi 15 mars, en France, pour défendre la planète, comme dans une centaine de pays à travers le monde, répondant à l'appel de l'adolescente suédoise Greta Thunberg.

À Lyon, 12 000 manifestants selon la préfecture — lycéens pour la plupart, avec des collégiens et des étudiants — ont défilé, comme ailleurs, sous une forêt de pancartes. Souvent drôles : « Désolé maman de sécher comme la planète », « J'aime pas les oranges qui voyagent plus que moi ».

« On est mobilisé pour que nos futurs enfants puissent vivre dans les meilleures conditions possibles », affirme Jeanne, une élève de première, 17 ans ce jour. « Il faut changer le système (…) la société ne fonctionne pas dans le bon sens », ajoute Nathan, 21 ans, étudiant en mécanique venu de Saône-et-Loire.

Des manifestations ont eu lieu partout, sans incident, pour réclamer plus d'actions contre le changement climatique, un mouvement mondial inspiré par Greta Thunberg, en grève hebdomadaire d'école depuis plus de six mois, et relayé par des associations écologistes.

La plus imposante a été celle de Paris, avec 29 000 personnes selon la préfecture, 40 000 selon les organisateurs. Et un concours de pancartes, là aussi : « sans pétrole, la fête est plus folle » ; « si le climat était une banque, on l'aurait déjà sauvé ». Dans la foule, Till, 12 ans, raconte qu'il a été malade pendant un mois à cause de la pollution : « à un moment il faut réagir ».

Grosse mobilisation aussi à Nantes, avec 10 500 participants, Lille (6 200) et Rennes (5 700).

À Montpellier, environ 5 500 jeunes ont défilé. Dont Emma, 17 ans, pour qui « il est temps que les choses changent. Savoir que les iPhone sont fabriqués par des enfants dans des conditions dangereuses, savoir qu'au Mexique le Coca-Cola est moins cher que l'eau, nous ne voulons plus ça ».

« C'est notre avenir quand même »

Ils étaient un millier à Rouen et Saint-Étienne, 1 800 à Saint-Brieuc, plus de 2 000 à Clermont-Ferrand, 2 800 à Tours, où des collégiens déploraient que leur établissement les ait déclarés « absents » : « c'est notre avenir quand même ».

Plus de 3 000 jeunes ont défilé à Bordeaux en scandant « 1, 2, 3 degrés, c'est un crime contre l'humanité », slogan repris en chœur aussi à Caen par 2 000 manifestants. La question climatique a mobilisé 3 600 personnes à Angers, 5 000 à Strasbourg, 600 à Metz avec ce message, parmi d'autres : « les dinosaures aussi pensaient qu'ils avaient le temps ».

À Marseille, la police a compté 1 300 manifestants, les organisateurs 5 000. Sur le Vieux-Port en matinée, Lou, 16 ans, une larme verte peinte sur la joue prenait part aux préparatifs en se réjouissant que « les gens se sentent de plus en plus concernés ». Autour d'elle, des panneaux rivalisaient encore d'humour : « La fonte des glaces, c'est que dans le pastis ! », « Nique pas ta mer », « Ta planète, tu la préfères bleue ou saignante ? ».

À Toulouse, le cortège a mêlé collégiens, lycéens, étudiants, mais aussi parents et jeunes enfants, certains le front ceint d'un bandeau vert. Les politiques « vont se retrouver entre le marteau et l'enclume que sont les citoyens et le climat », prédisait Bastien parmi eux.

Jeudi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, dont la Fondation — avec d'autres ONG — vient d'attaquer l'État sur la question climatique, avait encouragé les jeunes à se faire entendre dans une vidéo diffusée par le média en ligne Brut. « Le XXIe siècle vous appartient et ne laissez personne vous le voler (…) on a besoin de vous pour nous mettre nous, les adultes, face à nos responsabilités », a-t-il lancé.

En déplacement vendredi à Bordeaux, le ministre de l'Éducation nationale a jugé « assez logique et finalement évident que la jeunesse soit la locomotive de la mobilisation sur ces enjeux ». « Il ne faut pas que ça débouche seulement sur un cri d'alarme, mais sur des propositions. C'est ce à quoi doit servir cette journée de débats dans les lycées », a ajouté Jean-Michel Blanquer, accusé de « récupération » par certains chefs d'établissement.

Aujourd'hui, samedi 16 mars, de très nombreuses manifestations pour le climat sont également prévues dans le cadre de la « Marche du siècle ».