23 mai 2019 | Mise à jour le 23 mai 2019
Près d'une centaine de personnes manifestaient jeudi devant le siège d'Auchan Retail à Croix (Nord), à l'appel de la CGT, pour « refuser les suppressions d'emploi » qui menacent la filiale française et réclamer « le remboursement des aides versées par l'État ».
Confronté de son propre aveu à une situation économique « très difficile », Auchan France avait annoncé le 30 avril la prochaine mise en vente de 21 sites jugés insuffisamment rentables, concernant potentiellement 700 à 800 salariés.
« Un PSE ne se négocie pas, il se combat ! Non aux licenciements », pouvait-on lire jeudi sur une banderole déployée devant les grilles du siège. Plusieurs dizaines de salariés, venus notamment de Roubaix, Tourcoing, Valenciennes (Nord) ou encore Amiens (Somme), et quelques « gilets jaunes » en soutien, étaient rassemblés dans le calme.
« Les salariés sont en colère, inquiets » et « notre première requête aujourd'hui (jeudi), c'est de réclamer l'argent public ! Auchan a profité de plus de 500 millions d'aides d'État au titre du CICE [entre 2013 et 2018], qui devait permettre de maintenir l'emploi, le défendre et le développer, et pas le supprimer ! », a martelé Gérald Villeroy, délégué syndical central de la CGT Auchan.
Il a assuré que la CGT « ne signerait pas le PSE ». « On a 800 personnes qui se demandent ce qu'ils vont devenir alors qu'ils ont donné leur force, leur énergie, leur temps à cette entreprise ! » s'est aussi alarmé Éric Mars, délégué du magasin de Petite-Forêt.
Auchan Retail, qui appartient à la galaxie Mulliez, présent dans 17 pays, « a perdu un milliard d'euros l'année dernière » et devait dans chacune de ses filiales « identifier les foyers de perte (…) et engager une démarche pour les stopper », a rappelé à l'AFP un porte-parole de la direction.
Mais « le but du CICE, c'est la compétitivité des entreprises » et « pas la création d'emplois », a-t-il dit. En 2017, « il a été utilisé pour redistribuer du pouvoir d'achat aux collaborateurs » via des primes, pour 32 % de l'enveloppe, « pour investir dans des technologies innovantes » pour 10 %, « agir au service de la transition énergétique » pour 26 % et « au titre de la compétitivité » pour 32 %, a-t-il détaillé, assurant qu'Auchan France avait par ailleurs, « pendant la période du CICE, créé 1 456 emplois ».