Le fascisme ne passera pas ?
Romancier et réalisateur militant, Gérard Mordillat s’engage cette fois-ci dans une bande dessinée dans laquelle, en compagnie de Sébastien Gnaedig, il suit l’ascension,... Lire la suite
4 septembre 1970. Le résultat des élections qui viennent de se dérouler au Chili tombe. Implacable. L'Unité populaire (Unidad popular, UP), coalition entre socialistes, communistes et sociaux-démocrates notamment, emmenée par Salvador Allende arrive en tête. Trente-neuf mille voix seulement, soit à peine un peu plus de 1 % des votes, la sépare de son concurrent direct et principal rival, le Parti national, coalition rassemblant libéraux, conservateurs et nationalistes.
Ce « triomphe du peuple chilien » est avant tout un choc pour les industriels et latifundiaires locaux, mais aussi, surtout, pour les investisseurs étrangers, notamment les compagnies nord-américaines qui, depuis le début du XXe siècle, ont fait main basse sur les mines de cuivre du pays, redoutent un nouveau Cuba sur le continent sud-américain.
Les semaines qui suivent, rythmées par des attentats et des explosions quasi quotidiens perpétrés par des groupes paramilitaires de droite apparus dès le lendemain du vote, témoignent du peu de marge de manœuvre dont disposera alors Allende.
Pour autant, soutenu par la population, partis populaires et forces sociales confondues, le nouveau gouvernement lance une réforme agraire et redistribue des terres, nationalise les mines de cuivre ou les banques, augmente les salaires, rend sa liberté à la presse…
Ce qui génère de nouvelles tensions entre pro UP et opposants pendant que les groupes radicaux, d'extrême gauche comme d'extrême droite, se montrent de plus en plus violents. Précipitent le pays au bord de la guerre civile. Face au chaos qui s'installe, Allende finit par faire entrer des militaires, dont un certain Augusto Pinochet, dans son gouvernement.
Le ver est désormais dans le fruit. Nourri par une campagne de désinformation menée par l'opposition derrière laquelle planent désormais l'ombre de la CIA de Richard Nixon, mais aussi celle d'ITT, l'International Telephone & Telegraph, entreprise américaine spécialisée dans les communications et les coups tordus en Amérique latine.
Le 11 septembre 1973, trois ans après l'arrivée au pouvoir d'Allende, les avions des forces armées chiliennes bombardent le palais de La Moneda, à Santiago. Ils mettent fin de manière brutale à cette utopie socialiste démocratiquement arrivée au pouvoir pour installer à sa place une dictature qui durera plus de 15 ans.
Une épopée, une tragédie que l'on vit, revit au jour le jour, presque heure par heure, de l'intérieur grâce au formidable travail des deux auteurs chiliens de cette « bédé documentaire » très réaliste aujourd'hui disponible en français.
Lesquels, suivant pas à pas le travail d'un correspondant de presse envoyé sur place pendant ces trois années cruciales de l'histoire du Chili, nous font rencontrer les différents protagonistes, appréhender toutes les facettes, y compris les plus sombres, de ce mouvement social alors sans précédent en Amérique du Sud… Qui a dit que l'Histoire ne devait être écrite que dans d'épais et ennuyeux bouquins universitaires ?
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