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78%des citoyens jugent nécessaire la présence d’au moins un contrôleur dans chaque TER

24 octobre 2019 | Mise à jour le 24 octobre 2019
Par | Rédactrice en chef adjointe de la NVO
Selon un sondage Elabe réalisé à l'issue de la collision entre un train TER et un convoi routier exceptionnel à un passage à niveau dans les Ardennes, plus des trois quarts des citoyens estiment que la présence d'au moins un contrôleur est nécessaire dans tous les TER. En outre, 53 % des sondés font confiance aux syndicats pour défendre les salariés.

L'opinion est largement partagée par l'ensemble des catégories sociales de la population et l'ensemble des électorats : 78 % des citoyens estiment « qu'il faut assurer la présence d'au moins un contrôleur dans chaque TER, même s'il est équipé d'un dispositif “équipement agent seul” ». C'est ce qu'a révélé un sondage Elabe publié ce 23 octobre.

Les cheminots exigent la sécurité pour les usagers et pour eux-mêmes

C'est également ce que préconisent des inspecteurs du travail dans des courriers adressés à la SNCF. Ils recommandent de suspendre la circulation des trains s'ils ne bénéficient de la présence que d'un seul agent, et ce « dans l'attente d'une évaluation complète des risques », les inspecteurs du travail mettant aussi en garde la direction de la SNCF quant à l'obligation de respecter le droit de retrait des cheminots.

Muriel Pénicaud : fi du droit ?

De son côté, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, n'a pas hésité à contredire l'Inspection du travail, niant l'exercice du droit de retrait en le qualifiant de « grève illégitime », et en ajoutant que la SNCF pourrait dès lors sanctionner les cheminots concernés et procéder à des retenues sur salaires.

Cette intervention a suscité l'indignation des inspecteurs du travail CGT pour qui Muriel Pénicaud « a ainsi expliqué, contrairement à l'avis de tous les inspecteurs·trices du travail qui ont écrit sur le sujet et stigmatisant au passage une de nos collègues, que le droit de retrait des cheminot·es n'était pas fondé, que la SNCF avait raison de procéder à des retenues sur salaire — pourtant illicites (article L.4131-3 du Code du travail et constitutives d'un délit) — à l'encontre des salarié·es en ayant usé, et de manière générale que les observations de l'inspection du travail ne s'imposent pas aux employeurs… Ou comment anéantir la profession en quelques mots ».

Soutien des usagers aux cheminots

Selon Elabe, 52 % des citoyens estiment également que les agents de la SNCF qui ont cessé le travail « ont eu raison » contre 47 % pour qui ils « ont eu tort ». 60 % des 25-34 ans estiment qu'ils ont eu raison, comme 57 % des 18-24 ans et 60 % des ouvriers. De même, 57 % des usagers (réguliers et occasionnels) de TER, Intercités et Car TER SNCF donnent raison aux agents SNCF et ce sont les non-utilisateurs de ces transports en commun qui pensent l'inverse à 52 %.

Confiance dans les syndicats : 53 %

D'autres questions étaient posées aux sondés. Ainsi, ils sont 53 % à faire confiance aux syndicats pour défendre les salariés, et les sondeurs indiquent : « Plus on est jeune et plus on fait confiance aux syndicats pour défendre les salariés : les 18-24 ans sont 68 % à leur faire confiance, les 25-34 ans 61 %, les 35-49 ans 55 %, les 50-64 ans 52 % et les personnes âgées de 65 ans et plus 43 % », même si 55 % des Français estiment que l'action des syndicats de salariés n'est pas efficace.

Enfin, 66 % des Français considèrent que les mobilisations sociales vont s'amplifier dans les semaines à venir.