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SNCF

Un nouveau patron dans une poudrière sociale

6 novembre 2019 | Mise à jour le 12 novembre 2019
Par | Photo(s) : Pierrick Villette
Un nouveau patron dans une poudrière sociale

Laurent Brun, Secrétaire Général CGT Cheminots lors de la manifestation pour la réouverture des gares et des guichets le 5 novembre 2019 devant la Gare du Nord

Guillaume Pépy a cédé la place à Jean-Pierre Farandou à la tête d’une entreprise ferroviaire en pleine ébullition sociale. Qu’il s’agisse des effectifs, des salaires, de la qualité et de la sécurité du service, de la retraite, des conditions de travail, tous les signaux sont au rouge. C’est dans ce contexte que la CGT y prépare la mobilisation du 5 décembre. Laurent Brun, de la CGT cheminots évoque ici ce climat social.

C'est dans un climat social extrêmement tendu que Jean-Pierre Farandou vient de succéder à Guillaume Pépy à la tête de la SNCF. En témoignent les récentes mobilisations des cheminots qui ont impacté le trafic durant plusieurs jours, dans le cadre d'un droit de retrait national massivement suivi suite à un accident dans les Ardennes, ou localement au technicentre TGV de Chatillon.

En témoignent encore la mobilisation pour le rétablissement de la desserte fret Perpignan-Rungis ou le rassemblement mardi 5 novembre pour exiger la réouverture des gares et des guichets. Conséquences directes de la mise en œuvre de la réforme ferroviaire, ces mobilisations signent aussi le « mauvais bilan social et industriel des années Pépy », résume le secrétaire général des cheminots CGT.

« Il se solde par des dizaines de milliers d'emplois supprimés, une dégradation de la qualité de la ponctualité et de la sécurité. Mais, concède Laurent Brun, c'est aussi le bilan des gouvernements successifs qui ont imposé ces orientations. Tout cela conduit à une exaspération sociale des cheminots qui ne supportent plus de mal travailler et d'être soumis à un management de plus en plus délétère. »

La CGT cheminots prépare le 5 décembre

C'est ce contexte très inflammable que vient encore attiser la réforme des retraites qui prévoit la suppression du régime spécial des cheminots. Mais Laurent Brun rappelle que dans les faits, « avec la réforme ferroviaire, le régime est voué à l'extinction puis qu'à partir de janvier prochain, plus aucun cheminot ne sera embauché au statut et n'intégrera ce régime. Or c'est un élément très important de notre contrat social. Nous allons donc nous battre pour que ce régime soit réouvert et étendu à l'ensemble de la branche ferroviaire ».

C'est dans cet esprit que la CGT cheminots prépare la mobilisation nationale interprofessionnelle unitaire du 5 décembre.

Pas de grève par procuration

Si l'on voit bien les parallèles qui sont déjà faits par le gouvernement et la presse avec le conflit de 1995 contre le plan Juppé, Laurent Brun met en garde: « chez les cheminots, la mobilisation s'annonce forte. Mais il y aurait un danger à croire que 0,5 % du salariat – c'est ce que nous représentons – serait capable à lui seul de faire plier le gouvernement. Il va beaucoup dépendre de notre capacité à mettre tous les secteurs, et notamment l'industrie, dans la bataille. »

Si les cheminots CGT savent qu'ils ont une responsabilité dans cette mobilisation, ils ne souhaitent pas une « grève par procuration », mais bien un mouvement interprofessionnel large.