21 novembre 2019 | Mise à jour le 21 novembre 2019
Elle nous avait habitués à ses sorties outrancières et ses discours qui démontraient le mépris avec lequel le gouvernement choisissait de traiter la moindre opposition à ses choix politiques. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a réitéré et a choisi de nommément désigner la CGT comme bouc émissaire.
Elle a accusé ce jeudi la CGT de ne « pas jouer le jeu de la démocratie sociale » sur la réforme des retraites, alors que « le gouvernement est ouvert au compromis ».
« Quand on est une organisation syndicale responsable, on se met à la table des négociations », a-t-elle estimé sur LCI, en précisant qu'elle visait la CGT qui « ne joue pas le jeu de la démocratie sociale » et « refuse systématiquement d'entrer dans une négociation ».
« Si le sujet est binaire avec certaines organisations syndicales et que c'est : “soit vous enlevez la réforme, soit vous gardez la réforme et c'est la manifestation”, je ne vois pas tellement comment on peut trouver une solution de compromis », a-t-elle critiqué.
En rappelant bien qu'il s'agit d'un jeu, Sibeth Ndiaye oublie pourtant de préciser duquel il s'agit. C'est d'un jeu de dupes dont il est question avec cette « négociation » sur les retraites. Une négociation qui n'en a que le nom, avec un gouvernement qui n'entend en rien céder sur sa volonté de casser, et non réformer, le système de retraites.
La porte-parole oublie aussi de préciser que la CGT n'est pas la seule organisation à refuser de venir jouer les potiches à des discussions d'où rien ne sortira parce que tout est verrouillé. Les déclarations contraires formulées par le président Macron et Delevoye son haut-commissaire aux Retraites sur la « clause du grand-père ». L'inéluctabilité affichée de la réforme présentée et la volonté du gouvernement d'aller au bout des choix du chef de l'État rendent stériles, toutes deux, les discussions qui seraient menées.
Par la voix de sa porte-parole, le gouvernement confirme qu'il ne cherche rien d'autre que d'appliquer brutalement ses réformes, menées par des choix budgétaires d’austérité et une logique libérale des plus classiques, par des négociations destinées davantage à amuser la galerie qu'évoquer le fond de l'affaire : le jeu dangereux avec nos retraites, avec nos vies. Un choix défendu par le gouvernement.
Je ferai tout pour qu'il n'y ait pas de blocages, mais n'aurai aucune forme de faiblesse ou de complaisance
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