16 mars 2020 | Mise à jour le 20 mars 2020
Les syndicats CGT et FO ont réclamé lundi la fermeture des Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), jugeant « irresponsable » de rassembler autant de salariés sur ce site de construction navale en pleine pandémie, une demande rejetée par la direction.
Dans le contexte de l'épidémie de coronavirus, « est-ce vraiment “essentiel à la vie du pays” de continuer à se rassembler à 5 000 personnes sur le site pour produire des paquebots qui n'ont socialement aucun caractère urgent ? », interroge la CGT dans un communiqué, disant craindre la création d'« un foyer centralisé d'épidémie que nous rapporterions à la maison en rentrant le soir ».
Dans un communiqué séparé, le syndicat FO demande de « mettre l'entreprise en confinement et les salariés au chômage technique en leur assurant un maintien de salaire à 100 % ». « Les Chantiers de l'Atlantique c'est 3 300 salariés, près de 5 000 sous-traitants et intérimaires et les quelque 1 200 membres d'équipage du paquebot Apex, que nous devons livrer d'ici à la fin du mois, qui travaillent dans des espaces confinés », explique le syndicat qui demande une fermeture à l'image de celles annoncées par Michelin ou PSA.
Interrogée par l'AFP, la direction a indiqué avoir « pris des mesures pour, à la fois, participer à la lutte contre la propagation du virus et maintenir l'activité » des Chantiers « pour éviter des conséquences économiques et sociales ».
« Le carnet de commandes est plein jusqu'en 2025-2026 » a souligné la direction, estimant ne pas pouvoir recourir à du chômage partiel en l'absence de « rupture d'approvisionnement significative ».
Parmi les mesures prises pour lutter contre le coronavirus, la direction a cité le télétravail et des « mesures sanitaires ».
Dans son communiqué, la CGT estime que les mesures présentées en comité social et économique (CSE) ne sont « pas de nature à répondre au problème ». Le syndicat cite notamment : « pas plus de 3 personnes à la machine à café et ne pas rester trop longtemps (incroyable !) » ou « ne pas prendre les ascenseurs, ou pas plus de 6 à bord (la direction n'a pas pu expliquer comment on faisait pour prendre l'ascenseur à 6 en respectant la distance de 1 mètre !) ».