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Coronavirus

Coronavirus : l’état d’urgence pour les droits des travailleurs

27 mars 2020 | Mise à jour le 27 mars 2020
Par | Photo(s) : François Mori/AFP
Coronavirus : l’état d’urgence pour les droits des travailleurs

Conférence de presse au Palais de l'Élysée avec Édouard Philippe, Muriel Pénicaud, Bruno Le Maire et Nicole Belloubet

Semaine de 60 heures, temps de repos réduit, travail du dimanche… sous couvert de guerre à l'épidémie, c'est au droit du travail que le gouvernement mène la guerre. Il vient de décider par ordonnances, dans le contexte de l'état d'urgence, une remise en cause d'une série de droits des salariés jusqu'à fin décembre.

Ce devait être un « état d'urgence sanitaire » et Emmanuel Macron prétendait mener « la guerre » à l'épidémie. Mais la loi qu'il a voulue se révèle pour ce qu'elle est : une guerre aux droits des salariés. Mercredi 25, le gouvernement a en effet adopté, dans le contexte de cet état d'urgence, 25 premières ordonnances notamment pour que les entreprises pour puissent faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire, mais en les faisant payer très cher aux salariés.

60 heures par semaine

Ainsi dans certains secteurs d'activité, plusieurs de ces ordonnances prévoient des dérogations à la durée maximale de travail et au repos hebdomadaire et dominical, et une modification des dates de congés payés. La durée quotidienne maximale de travail est portée à 12 heures, au lieu de 10 heures actuellement, celle du travail de nuit à 12 heures au lieu de 8 heures. Le temps de repos, entre 2 journées de travail, passe de 11 heures minimum à seulement 9 heures, le travail du dimanche est étendu.

Et ces mesures resteront en place après le confinement puisqu'elles sont prévues jusqu'à fin décembre.

Selon Édouard Philippe, il s'agirait de « permettre l'organisation d'une véritable économie de guerre dans les secteurs vitaux et sous conditions ». Mais la CGT souligne que « la liste des secteurs concernés par ces dérèglementations sera définie unilatéralement par le gouvernement par le biais de décrets, alors que le gouvernement refuse toujours de définir quels secteurs non essentiels doivent arrêter leur activité et mettre enfin les salariés en sécurité. »

Aussi la confédération juge-t-elle que ces ordonnances sont « injustifiées et représentent une remise en cause sans précédent du droit du travail. Elles constituent bien un effet d'aubaine pour les employeurs »

Didier Guillaume au service de la FNSEA ?

Le 24, c'est le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, qui avait osé faire un parallèle avec la Résistance, en lançant « un appel à l'armée de l'ombre (sic) des hommes et des femmes » au chômage forcé pour qu'ils rejoignent « la grande armée de l'agriculture française » (resic), répondant ainsi à l'appel de la FNSEA qui écrit avoir besoin de nos bras…

Sur les réseaux sociaux, des parents se demandent quand on enverra à l'usine leurs enfants privés d'école…

Dans la situation actuelle, pour la CGT, l'urgence « est de garantir la protection et la santé de tou·te·s les travailleur·euse·s, en listant l'ensemble des activités ne répondant pas à des besoins essentiels pour la population. Ce dont ont besoin les travailleur·euse·s, c'est d'aides et non pas de nouvelles contraintes ».