Hôpital public : un démantèlement programmé ?
Samedi 14 septembre, à Nantes (Loire-Atlantique), près de 300 personnes se sont mobilisées pour dénoncer « le démantèlement du service public de santé ». Un appel... Lire la suite
Ils refusent de s'en laisser compter. Après avoir été applaudis tous les soirs pendant deux mois, remerciés par le président de la République dans les médias, portés aux nues par le gratin de l'État, les médecins et personnels hospitaliers veulent des actes. Et, pour l'heure, le « Ségur de la santé » lancé le 25 mai par le gouvernement n'y répond pas.
Convaincus d'avoir affaire à une « opération de communication », quatre syndicats sur cinq du secteur de la santé et de l’action sociale (CGT, FO, SUD, Unsa) et deux collectifs hospitaliers (Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux) ont formé une coalition qui appelle à une « journée d’action nationale » le 16 juin pour obliger l’exécutif « à prendre en compte l’ensemble de leurs revendications ».
Ils réclament notamment :
Au-delà des mobilisations que connaît le secteur depuis plus d'un an, et des « mardis de la colère » proposés par la fédération CGT Santé et Action sociale pour se rendre visible une fois par semaine du 19 mai au 16 juin, plusieurs mobilisations ont également eu lieu dans le cadre de l’opération #JeDisColere lancée début mai par le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH). Le 4 juin, par exemple, des « casserolades » ont fait du tapage devant des hôpitaux publics afin de dénoncer le « Ségur de la santé », qualifié d’« imposture » à peine dix jours après sa mise en place.
À Paris, devant l’hôpital Robert-Debré, 300 personnes, dont des infirmiers et médecins en blouse blanche, brandissaient des pancartes « Pas de retour à l’anormale » et appelaient à « mettre la pression sur le gouvernement », pour obtenir des « garanties » sur les salaires des soignants et sur l’avenir du système hospitalier.
Sur la même longueur d'onde que le professeur André Grimaldi, figure de la lutte pour les hôpitaux publics, qui exige du gouvernement de « dire combien il veut donner pour les rémunérations et les carrières des soignants […] pour rétablir la confiance », Lucie Branco, secrétaire CGT Mict Avicenne, dénonce à son tour les conditions dans lesquelles la concertation du Ségur a été engagée : « On se moque de nous ! On nous parle revalorisation de salaires mais ils sont incapables de nous donner des chiffres. »
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé les citoyens à saisir cette « occasion » de témoigner leur soutien aux personnels soignants mobilisés contre le coronavirus en venant « les soutenir dans la rue » le 16 juin. « Après quatorze mois de mobilisation et une crise sanitaire, un retour à “l’anormal” est inenvisageable. Pour les usagers, ce n’est plus le temps d’applaudir les soignants mais de soutenir nos revendications », expliquent les organisations dans leur communiqué.
De Caen à Bordeaux en passant par Dunkerque, Toulon, Nancy et Perpignan, plusieurs dizaines de rassemblements sont prévus tout au long de la journée, principalement devant des établissements de santé ou bien des préfectures.
À Paris, un rassemblement est prévu en début d’après-midi devant le ministère de la Santé. Il pourrait être suivi d’un cortège en direction des Invalides, si la préfecture de police donne son accord. Celui-ci devrait être au moins toléré. On voit mal des interpellations de « héros en blouse blanche » en plein milieu du Ségur de la Santé et des manifestations contre les violences policières…
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