Apprentissage : un pognon de dingue
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« Si ça continue, un carnage se profile avec la fin du dispositif de chômage partiel de longue durée au 1er octobre. » Maxime Léonard donne le ton. Le militant de la CGT Airbus, également membre de la coordination CGT aéronautique, se veut surtout déterminé pour défendre l'emploi et les droits des salariés, notamment de sa filière.
L'aéronautique pèse pour 159 000 emplois directs dans le Sud-Ouest dont 69% en Occitanie (chiffres 2018). Or un emploi industriel génère 1,5 emploi indirect et 3 emplois induits dans le reste de l'économie (source : Insee).
Autant dire que l'avenir de la filière intéresse toute la région.
Avec les effets de la pandémie, et face à l'opportunisme patronal, bouillonnent en fait les idées en faveur d'une alternative sociale et industrielle crédible. Elles se sont exprimées ce 16 juillet lors d'un débat public organisé par la CGT.
Jean-Baptiste Billard compte parmi ces voix qui posent l'enjeu d'une diversification industrielle en Occitanie, à la faveur d'une transition écologique qui interroge la reconversion des emplois et l'usage des transports : « La cohérence entre l'expression des salariés de la filière et celle de la société existe et il convient de la travailler », déclare celui qui se présente comme travailleur indépendant : issu de la communauté de travail de l'aéronautique, Jean-Baptiste Billard revendique une sensibilité environnementale.
Il a participé au dépouillement de l'enquête conduite entre avril et juin par la coordination CGT à destination des salariés de la filière.
Plus de 1 130 réponses ont été analysées. Elles montrent un collectif conscient des enjeux, prêt à accompagner l'évolution du secteur tant il doute de la capacité des institutions à la conduire.
Les perspectives se dessinent : sur le fond, avec la constitution de groupes de travail et la préparation collective d'assises de l'aéronautique qui se tiendraient en octobre à Toulouse, et stratégiques, avec la construction d'un rapport de force dans les territoires et la mobilisation de toutes les professions « jusqu'au 17 septembre a minima »
Il s'agit de concilier l'immédiat – le salaire et l'emploi – et l'avenir – l'écologie et l'environnement.
Face à la gravité du contexte, chacun a conscience des responsabilités en particulier syndicales pour réussir la riposte et ouvrir de réelles perspectives.
« On a perdu la première manche, concède Bastien, un informaticien qui travaille au sein de l'entreprise de conseil en ingénierie Altran. Mais on doit penser à ce plan d'action pour travailler avec toutes celles et tous ceux qui sont déjà dehors, pour porter par la lutte la question de la répartition du travail et des richesses. »
« Aujourd'hui on est face à une nécessité, celle d'appeler quiconque à rejoindre la mobilisation, conclut Cédric Caubère, le secrétaire général de la CGT haut-garonnaise. Si on attend, plutôt que d'élargir le débat, toutes les bonnes idées ne serviront à rien. À nous d'utiliser nos capacités à discuter et à nous déployer auprès des salariés pour faire vivre la chose la plus forte qui fut dite ce soir : “Tous ensemble”. »
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