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Alors que le gouvernement, Premier ministre en tête, bat la campagne pour faire le service après-vente de son plan de relance, plusieurs dirigeants de la CGT, le secrétaire général et trois secrétaires de fédérations ont livré leurs analyses lors d'une conférence de presse du plan annoncé par le gouvernement et livré leurs revendications pour qu'il soit enfin à la hauteur des exigences de réindustrialisation et des besoins de transport.
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Côté bilan social et industriel, les représentants CGT se sont livrés à une critique en règle des dernières décennies marquées par les choix de dérégulation des différents gouvernements — et poursuivis par l'actuel — aussi bien dans le transport, l'industrie et l'énergie.
« Il faut arrêter la casse sociale et avoir un vrai projet de reconquête industrielle pour les emplois », estime Philippe Martinez. La suppression de barrières encadrant les activités industrielles n'a fait en sorte que de donner aux grands groupes les moyens d'engranger plus de bénéfices, en évitant le juste prix notamment, social, du transport de leurs productions.
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Les délocalisations ont provoqué des suppressions d'emploi, des fermetures de site, avec un impact lourd sur l'aménagement du territoire et l'environnement. Pour Frédéric Sanchez, depuis des années « L'argent injecté ne sert pas à garantir le maintien de l'emploi, mais accompagne la casse sociale avec la “compétitivité” comme mot magique pour permettre ça ». « Sur l'ensemble des sites, les effets négatifs de la mise en place des accords de performance collective sont connus. Le site de Bosch Venissieux a été le premier il y a 15 ans, il est fermé aujourd'hui malgré les promesses de maintien de l'emploi », constate amèrement le secrétaire général de la CGT Métallurgie.
Pour Frédéric Sanchez, les difficultés rencontrées par les entreprises ne sont pas accidentelles et leurs plans de suppressions d'emploi non plus. « La crise sanitaire n'est pas la responsable de ces plans, ils étaient préparés bien avant et ils profitent de la situation sanitaire pour les mettre en œuvre », comme chez Airbus.
Laurent Brun, des Cheminots, livre une analyse détaillée des besoins de transports, dans les différents modes, que la France connait, sans rompre avec les évaluations pré-crises jusqu'en 2050, qui indiquent que c'est une augmentation de 33 % du trafic voyageurs que l'on doit attendre, pour une augmentation de la population de 11 %. Le fret suit une même logique, avec une estimation à 80 % !
Laurent Brun donne un chiffre éclairant pour illustrer l'inadéquation entre les besoins et les stratégies des entreprises. « Les volumes de commandes sont l'équivalent de 8 ans de charge de travail pour Airbus, avec une hausse pendant la crise, paradoxalement. »
Et avec des milliers de suppressions de poste à la SNCF, il faut repenser fondamentalement le rapport au transport et à l'industrie, pour le secrétaire général de la Fédération des Cheminots. « Il faut doubler la part modale des modes doux, et il faut des choix clairs dès maintenant : investir dans les infrastructures, développer les filières industrielles… ». Refaire des entreprises de transport des entreprises publiques, et qu'on permettre un égal accès des territoires à tous les modes, continuent d'être des revendications portées par la CGT.
À l'inverse des besoins de transports, les emplois industriels se sont effondrés depuis 30 ans. Entre prédation par les grands groupes (pour les brevets ou les carnets de commandes) et délitement progressif, par désintérêt ou à force de délocalisations, les sites industriels ne rendent plus la France autosuffisante dans certaines productions et la part de l'industrie dans le PIB est tomée sous les 10 %.
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Prenant exemple sur l'annonce du retour des trains de nuit, Laurent Brun démontre un manque de logique de la part du gouvernement qui méconnait la nécessité de produire de nouvelles rames de train. « Il faut du matériel, relancer l'activité en produisant des trains. En attendant, on louera du matériel », à l'étranger forcément.
Alors que le ministre des Transports, Djebbari, annonce 80 000 emplois créés dans l'industrie grâce au plan de relance à 11 milliards d'euros, rien n'est dit que la politique classiquement libérale de dérégulation qui a fait s'effondrer le tissu industriel français. Le vieillissement du parc routier et ferroviaire du pays devrait pourtant permettre une production localisée plus importante.
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Frédéric Sanchez rappelle que la CGT porte des propositions contre les prédations financières et pour mettre en adéquation les moyens de la puissance publique et des dépenses socialement pertinentes. « Les élu·e·s du personnel doivent avoir un regard sur les sommes annoncées en conseil d'administration. Lorsque des entreprises reçoivent de l'argent public, on doit maîtriser les dividendes. »
Et afin de redévelopper des filières industrielles, la planification précise de la relocalisation devra s'accompagner d'une maitrise sociale et environnementale de qualité (limite des contrats précaires, formation professionnelle, filière de recyclage).
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