6 novembre 2020 | Mise à jour le 6 novembre 2020
Née à Romorantin – capitale de la Sologne, mais petite ville isolée – fille d'ouvriers d'origine marocaine, Nassira El Moaddem est parvenue à intégrer les grandes écoles, est devenue journaliste, a été rédactrice en chef du Bondy Blog, vit à Paris. En retournant dans sa ville natale, elle retrouve ses ami(e)s et les siens.
Longtemps, Romorantin, ce fut d'abord l'usine Matra. Jusqu'à sa fermeture qui, en 2003, a laissé à la rue des milliers d'ouvriers. Dont ceux de sa famille. Nassira El Moaddem raconte. Des vies au Smic. Des quartiers entiers déshérités et qui se battent, par exemple pour défendre leur école. Le mouvement des Gilets jaunes dont elle intègre les débats.
Des revendications sociales qui ressemblent à celles de tant de banlieues et qu'elle partage. Les propos du marchand turc de kebab qui dit à l'un d'eux, Daniel : « Votre vie, c'est aussi la nôtre. Mais la vérité, c'est que la nôtre, ce n'est pas la vôtre. » Elle raconte aussi la solidarité des uns, le racisme des autres. Et dessine finalement le tableau social d'une ville de province d'aujourd'hui.
Les Filles de RomorantinNassira El Moaddem, Éditions de L'Iconoclaste, octobre 2019, 256 pages, 17 euros.