Les personnels de l’Éducation appelés à se mobiliser
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Ils dénoncent un protocole sanitaire « insuffisant pour freiner l’épidémie » et réclament en urgence de nouvelles mesures. Cinq fédérations syndicales de l'éducation (FSU, FO, CGT Éduc’Action, Snalc et Sud Éducation) appellent à une « grève d'avertissement », le mardi 10 novembre, pour exiger un vrai protocole sanitaire, un protocole qui protège vraiment les élèves et les personnels.
« Le nouveau protocole publié par le ministre, sans même prendre l'avis du CHSCTM [Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ministériel, NDLR] est une illusion de protection renforcée ! s'insurgent les syndicats. Rien sur la diminution des effectifs dans les classes ! Des solutions peu réalistes sont encore évoquées, comme le non brassage par niveaux ou une salle par classe. Ce protocole ne répond ni à l'inquiétude ni à la colère des personnels. »
Le Snes-FSU demande notamment « le passage à des demi-groupes », la « réorganisation de la demi-pension », le « recrutement d’agents pour nettoyer davantage les salles », ainsi qu’une « réflexion pour renforcer l’aération ».
De son côté, le Snuipp-FSU appelle « les enseignantes et enseignants des écoles à se mettre en grève le mardi 10 novembre pour exiger des conditions sanitaires indispensables au maintien du service public d’éducation, ainsi qu’un plan d’urgence pour l’école. »
Après les effets désastreux du premier confinement d'il y a quelques mois, le corps enseignant est conscient de la nécessité de garder les écoles ouvertes mais refuse de se contenter d'un protocole fait de conditionnels – « si possible » – et d'une seule nouvelle mesure, le port du masque obligatoire à partir de 6 ans.
Dès mardi 3 novembre, au lendemain de la rentrée, des élèves ont manifesté un peu partout en France devant des collèges et lycées pour dénoncer ce protocole sanitaire jugé insuffisant. Au lycée technique Pierre-Mendès-France, à Montpellier, près d'un tiers des 180 professeurs, dès le 2 novembre, s’étaient mis en grève.
« Cette reprise, c'était un double choc : il y a d'abord eu le mépris de l'hommage à Samuel Paty, avec le changement d'organisation initialement prévu et la découverte d'un protocole sanitaire insuffisant face au contexte », explique Matthieu Brabant, professeur de mathématiques et responsable syndical à la Ferc-CGT.
Dans ce lycée, qui compte 1 700 élèves et où certaines classes peuvent rassembler jusqu'à 36 élèves, les grévistes réclamaient la mise en place de demi-groupes pour permettre d'assister aux cours en alternance et de travailler en distanciel une semaine sur deux.
« Il s'agit d'une organisation pragmatique pour réduire, dans l'urgence, les brassages et garder le lycée ouvert, explique le syndicaliste. On réclame plus de professeurs, mais, dans l'urgence, cette solution est un minimum que la direction vient d'accepter au bout de trois jours de grève... »
Une mobilisation qui apparaît comme annonciatrice de la mobilisation nationale à laquelle appellent les syndicats le 10 novembre.
« Nous venons d’alerter le ministre sur les tensions qui montent dans les lycées : la crainte sanitaire a pris le dessus depuis le retour des vacances, car avoir encore aujourd’hui 35 élèves par classe dans nos établissements, ce n’est plus possible », explique Philippe Vincent, du SNPDEN, le premier syndicat des chefs d’établissement.
« Le port du masque ne suffit plus, continue-t-il, nous n’arrivons plus à ne pas brasser les groupes, à respecter les distances, à aérer les salles comme il le faudrait, nous avons atteint les limites. » Son syndicat demande en urgence « un aménagement de l’accueil des élèves pour tous les lycées, avec une alternance un jour sur deux pour ne pas perdre trop les élèves en route, et ce pour au moins quelques semaines », et souligne « la nécessité d’un cadre national ».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, aurait proposé au ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et au rectorat, que des lieux tels que les « bibliothèques, théâtres, gymnases » soient « mis à contribution pour donner plus d’espace aux lycéens », et éviter toute fermeture d’établissements.
Face aux tensions et aux menaces de grève, le ministre de l'Éducation nationale a annoncé jeudi soir aux enseignants l'annulation d'une partie des épreuves du bac au profit du contrôle continu. Il a également ouvert la voie à l'alternance entre enseignement distanciel et présentiel dans les lycées avec l'obligation « que chaque élève soit présent en cours au moins la moitié du temps scolaire » jusqu'aux vacances de Noël.
Les revendications d'Éduc'Action CGTComme elle l'explique dans son appel à la grève du 10 novembre, la CGT Éduc'Action revendique, notamment :
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