A la PJJ, la colère continue de répondre au mépris
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Hervé Ossant, le secrétaire général de l'union départementale CGT de Seine-Saint-Denis était poursuivi par le tribunal correctionnel de Bobigny pour des violences commises sur un policier lors d'une manifestation le 31 octobre 2019 à l'occasion d'un déplacement du Premier ministre Édouard Philippe avec plusieurs ministres, pour annoncer une batterie de mesures spécifiques au département.
La CGT avait organisé un rassemblement devant la préfecture de Seine-Saint-Denis pour interpeler le chef du gouvernement et avait rassemblé quelques manifestants qui avaient déployé sur le parvis de la préfecture une banderole avec le message « halte à la casse des services publics ». Le petit groupe avait été repoussé violemment par les forces de l'ordre qui avaient chargé les manifestants. Et dans la cohue, un policier avait perdu son calot. Hervé Ossant avait été interpelé et placé en garde à vue pendant près de sept heures. Dans son procès-verbal, le policier décoiffé a indiqué avoir reçu « une gifle ». Un autre collègue confirmera les propos.
Mais les images tournées par Abdel Sadi (élu depuis maire PCF de Bobigny) montrent clairement que le couvre-chef du policier vole au milieu de la cohue, mais qu'aucune gifle n'est donnée. Elles mettent en évidence un mensonge policier destiné à criminaliser une manifestation sociale. De fait, le parquet a demandé au procès la requalification des faits en « outrage » et a requis une amende de 500 euros avec sursis. L'avocate d'Hervé Ossant a demandé « l'abandon des poursuites. Les policiers ont menti », a insisté Me Laurence Cambonie. « On ment sur la qualification qu'on veut modifier en outrage », s'est insurgé l'avocate.
« Il n'y a pas eu de violence, mais une charge brutale d'une cinquantaine de policiers contre une quinzaine de manifestants », a-t-elle conclu. « Cette convocation fait suite à une mobilisation de la CGT pour défendre le service public. On réclame une égalité en Seine-Saint-Denis et on envoie les forces de l'ordre puis on envoie un camarade en garde à vue », a fustigé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, présent lors d'un rassemblement près du tribunal lundi 8 février avec plus d'une centaine de personnes, dont de nombreux élus de Seine-Saint-Denis, venues apporter leur soutien au responsable syndical. Il s'agit « d'un nouvel exemple de criminalisation de l'action syndicale », a notamment réagi Stéphane Peu, député PCF du département.
Ce procès dont on connaitra le jugement le 22 février plaide pour l'abandon pur et simple des articles des projets de loi Sécurité globale et lutte contre le séparatisme qui visent à interdire la captation vidéo et la prise de photos tant par les citoyens que par les journalistes. Il repose aussi de manière caricaturale la question du maintien de l'ordre lors des manifestations sociales par un exécutif qui ne tolère aucune contestation de sa politique. Cette criminalisation de l'action syndicale et militante est devenue une constante. Elle vise à dissuader les citoyens d'user de leur droit de manifester.
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