Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
Alors que la CGT maintient son appel à la grève illimitée, des délégations de tous les sites Michelin de France se sont retrouvés mercredi devant son siège social, à... Lire la suite
« La reconduction de la grève s'est jouée à deux voix près » rapporte Adrien Cornet, délégué CGT de la raffinerie de Grandpuits. Tandis qu'une certaine presse se réjouit de la fin de la grève, la réalité est donc à nuancer sur l'état d'esprit qui règne sur le site après 40 jours de grève reconductible. Ceci d'autant que plus que des actions pour l'emploi sont toujours programmées, et ce désormais chaque jeudi.
Par sa durée, son intensité et sa forme, la lutte de Grandpuits est inédite. Déplacements en car devant la tour Total à la Défense, manifestations en préfecture de Melun, rassemblements sur site organisés avec les familles, artistes donnant des spectacles de soutien devant l'usine, venue de nombreuses personnalités politiques nationales…. depuis le 4 janvier 2021, date du début de la grève, la raffinerie posée tel un Ovni au milieu des champs de Seine-et-Marne s'est transformée en pôle d'agrégation de résistances.
Face à la casse de l'emploi et au cynisme du discours de greenwashing de la multinationale, la CGT y a amorcé une démarche innovante, alliant le syndicalisme et les ONG, pour l'industrie et l'environnement.
Quotidiennement, les salariés ont voté la reconduction du mouvement. Les syndicats ont suivi la règle des assemblées générales souveraines. Mais au bout de 40 jours de grève, le combat se heurte aux difficultés des salaires qui ne seront pas versés et au chantage croissant d'une direction intransigeante. Celle-ci menace de supprimer certaines mesures sociales d'accompagnement.
Un chantage patronal qui vise à fissurer le front syndical. L'AG des salariés qui s'est tenue le vendredi 12 février 2021 a décidé de suivre l'appel de la CFDT et de FO pour la signature d'un accord validant les mesures d'accompagnement social tandis que la CGT se positionnait contre la signature. Pour autant, la confiance que les salariés accordent à la CGT n'a en rien été altérée. Dans le même temps qu'elle validait la proposition de signature de CFDT et FO, l'assemblée autorisait la CGT à ne pas signer cet accord. De quoi se ménager une porte de sortie, car le PSE de Total n'est toujours pas validé par la Direccte. Et pour cause.
« La Direccte a confirmé le bienfondé de toutes nos critiques sur le projet Total, lesquelles étaient appuyées par une expertise. C'est-à-dire que l'insuffisance du nombre de postes prévus comporte des dangers industriels et un risque environnemental. S'y ajoutent aussi les risques psychosociaux pour les personnels. En tout, nous avons identifié une soixantaine d'emplois manquants sur le projet. La Direccte demande à Total de s'expliquer sur le fait qu'elle importe des modèles basés sur des pays où les normes sociales et environnementales n'ont rien à voir avec la France, comme la Thaïlande et l'Espagne. Quant à la partie biocarburant, elle serait calquée sur le site de la Mède, mais avec moins de postes ! » explique Adrien Cornet, délégué CGT de Total Grandpuits.
La CGT entend faire pression pour que la Direccte ne valide pas ce projet de Total avec les manques importants qui y ont été repérés en termes de postes (pompiers, opérateurs de conduite…). Elle reproche aussi l'évaluation déficiente de la charge de travail dans la future usine et l'absence d'un plan de prévention des risques liés à l'organisation du travail.
Et Adrien de poursuivre : « Notre stratégie est de continuer la grève chaque jeudi. Nous commencerons jeudi 18 février 2021 avec un rassemblement à 14 heures devant la Direccte de Melun. Les travailleurs n'ont ni validé le projet en l'état, ni renoncé à se battre. Les services de l'État doivent être mis devant ses responsabilités : valider le projet Total, c'est valider un second Lubrizol. »
Alors que la CGT maintient son appel à la grève illimitée, des délégations de tous les sites Michelin de France se sont retrouvés mercredi devant son siège social, à... Lire la suite
C’est une décision brutale. Les usines Michelin de Cholet (49) et Vannes (56) sont visées par une fermeture d’ici 2026. 1400 emplois sont menacés. La CGT a appelé... Lire la suite