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TRANSPORTS

SNCF écartée de la ligne TER Marseille-Nice : les syndicats dénoncent le choix du privé

9 septembre 2021 | Mise à jour le 9 septembre 2021
Par et | Photo(s) : Magali Cohen / AFP
SNCF écartée de la ligne TER Marseille-Nice : les syndicats dénoncent le choix du privé

Après l'attribution à Transdev de la ligne de TER Marseille-Nice, les syndicats de la SNCF ont dénoncé les coûts cachés derrière le prétexte de l'ouverture et rappeler toutes les dérives dans un modèle qui choisit de « sacrifier » le service public pour la rentabilité.

Mardi 7 septembre au soir, la région Paca, dirigée par Renaud Muselier (Les Républicains), a proposé à ses élus de voter le 29 octobre en faveur du groupe Transdev pour exploiter la liaison TER Marseille-Toulon-Nice. Si ce choix est validé, il s'agirait de la première ligne ferroviaire échappant à l'opérateur historique qu'est la SNCF dans le cadre de la mise en concurrence.

La SNCF a en revanche conservé l'exploitation des lignes « Azur » incluant les liaisons entre Les Arcs/Draguignan et Vintimille (Italie), ainsi que Nice-Tende et enfin Cannes-Grasse où l'entreprise publique était seule en lice, via sa filiale « SNCF Sud Azur ».

La CGT fustige la privatisation

Dans un communiqué diffusé mercredi 8 septembre, la CGT Cheminots a réaffirmé son opposition à la logique concurrentielle sur le rail. Elle dénonce le choix d'un opérateur privé et de sa logique financière évidente pour opérer un service public des transports. Elle dénonce aussi le subventionnement du lot concerné en indiquant que « Transdev va percevoir 10 millions de subventions avant même que le premier train roule », et que la région Paca va financer notamment l'achat de matériels roulants et un atelier de maintenance, doublonnant les ateliers SNCF déjà existants.

Le syndicat SUD-Rail a dénoncé mercredi un « dumping social » et un « morcellement » du réseau, au lendemain du choix par l'exécutif de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) de confier l'exploitation de la liaison TER Marseille-Nice au groupe Transdev, aux dépens de la SNCF. « Ce modèle est essentiellement basé sur le dumping social, c'est-à-dire sur la dégradation des conditions de travail et de vie des cheminots, alors même qu'elles sont un élément essentiel de la sécurité ferroviaire », écrit dans un communiqué SUD-Rail Paca.

Dans son communiqué, SUD-Rail Paca pointe la « responsabilité » de la région, du gouvernement ainsi que de la SNCF qui font « des transports ferroviaires régionaux un terrain de jeu pour actionnaires » et dénonce la « régression sociale pour les cheminots, qui seront transférés vers des entreprises privées ou des filiales SNCF ».

Un coût plus élevé et un risque pour les salariés comme les usagers

Pour Sud et la CGT, cette offensive libérale aura aussi des conséquences pour les usagers et les cheminots. Entre les conditions d'emploi pour les salariés, celles de circulation et d'organisation des trains et la course au profit afin de maximiser les marges, pour les usagers

« Il est en effet totalement illusoire de penser que le développement du ferroviaire sera possible en conditionnant les circulations à leur rentabilité, dans le cadre d'un morcèlement du réseau entre différents opérateurs » et alors même que les subventions de la région à ces appels d'offres « font apparaître une forte hausse synonyme d'augmentations des coûts pour les contribuables », estime SUD-Rail Paca.

Pour la CGT Cheminots, qui rappelle que le coût du « km-train », aujourd'hui à 15,8 €, va passer à 20 € en 2025 quand Transdev sera arrivé, occasionnant donc une augmentation de 25 % en dépense publique pour subventionner la ligne, « si autant d'argent avait été mobilisé pour l'entreprise publique SNCF, parlerait-on aujourd'hui de concurrence ? » La Fédération des Cheminots CGT souligne aussi que le choix de la France d'ouvrir à la concurrence son réseau ferré va à l'encontre du mouvement constaté dans les autres pays européens de revenir sur les privatisations et de renationaliser, partiellement ou totalement, les chemins de fer.

La CFDT-Cheminots « exige » pour sa part « la continuité sociale » pour les salariés de la SNCF qui seront transférés chez le nouvel opérateur. « Combattu par la CFDT-Cheminots, le choix de l'ouverture à la concurrence devient une réalité tangible avec cette annonce » de la région Paca, « première réalisation du démantèlement économique du transport public ferroviaire », regrette le syndicat.

Mais « la construction du sac à dos social » pour les salariés transférés « est loin d'être terminée » et « il y a urgence », s'inquiète la CFDT-Cheminots, qui appelle « les pouvoirs publics et le patronat » à « garantir la protection des salariés ».

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