20 septembre 2021 | Mise à jour le 20 septembre 2021
Le collectif d'agents publics
Nos services publics a publié lundi une vaste enquête alertant sur la « perte de sens » éprouvée au travail par les fonctionnaires et contractuels.
Sur les 4 555 répondants à un questionnaire administré en ligne, « 80 % déclarent être confrontés régulièrement ou très fréquemment à un sentiment d'absurdité dans l'exercice de leur travail ».
Ce ressenti progresse avec l'âge : seuls 23 % des moins de 30 ans affirment éprouver « très fréquemment » un sentiment d'absurdité, soit douze points de moins que chez les 50-59 ans (35 %).
Un sentiment « lié avant tout à l'incapacité des agents à mener à bien les missions de service public pour lesquelles ils se sont engagés », explique le collectif.
En se basant sur les témoignages des répondants, Nos services publics détaille cinq catégories principales de motifs qui engendrent la perte de sens : « le manque de moyens, un défaut de vision, le sentiment de servir autre chose que l'intérêt général, le poids de la structure et le manque de reconnaissance. »
Malgré ces difficultés, 52 % des personnes interrogées déclarent rester à leur poste pour le service de l'intérêt général, et 50 % pour l'intérêt des missions.
Mais 37 % des répondants justifient leur maintien en poste par « la difficulté de changer » et 35 % par « la stabilité de l'emploi ». Le questionnaire a été administré en ligne du 30 avril au 31 août 2021. Parmi les répondants, ceux de catégorie A (2 805 réponses) sont surreprésentés par rapport à leur poids réel dans les effectifs globaux de la fonction publique.
À l'inverse, les répondants de catégorie B (447) et C (294) sont sous-représentés. Les contractuels représentent 12 % de l'échantillon (541 répondants).
« Le nombre de réponses, le nombre de témoignages écrits recueillis et leur niveau de concordance sont néanmoins significatifs d'un sentiment de mal-être partagé chez les agents des services publics dans tous les secteurs, par tous les statuts et par tous les âges », juge le collectif.