La CGT oblige Verallia à négocier après un mois de grève dans le groupe

Refus de négocier, chantage à l’investissement, l'attitude de la direction de Verallia menait à l'impasse depuis le début du conflit le 26 janvier 2022. Ces grèves, parmi les plus importantes qu'ait jamais connu cette entreprise, engageaient six des sept verreries Verallia de France (environ 2000 salariés) avec des taux de mobilisation et des arrêts de production d'une ampleur inédite. « Au lieu de répondre à nos revendications, la direction est descendue le 23 février 2022 pour nous menacer de ne pas réaliser les investissements prévus » sur les sites de Cognac et Chalon (reconstruction et modernisation des fours), dénonce Dominique Spinali, délégué syndical central de Verallia.

A l'origine du mouvement les NAO (négociations annuelles obligatoires), avec la proposition de la direction d'une augmentation de seulement 1,85%, quand partout ailleurs dans la branche elles se situent autour de 3%. « Le PDG actuel de Verallia France, Olivier Rousseau ne négocie pas avec la CGT. A son actif, il a les 1300 licenciements de Goodyear Amiens (80). Quant au PDG de Verallia Monde, Michel Giannuzzi, son salaire annuel est passé de 500 000 euros à 1,1 millions. Et il n'y aurait pas de quoi nous augmenter de 3% ! » s'emporte Dominique Spinali. L'autre objet du mécontentement, c'est la récente remise en cause unilatérale de la mutuelle de certains sites. La direction vient de décider de l'uniformiser. Alors qu'elle couvrait actifs et retraités, la nouvelle mutuelle aurait contraint les anciens à une augmentation mensuelle de 40 euros par personne pour le maintien de droits équivalents. « Que des anciens qui ont travaillé 40 ans dans l'usine soient éjectés de la mutuelle, c'est scandaleux ! » explique Jérémy Lefèvre délégué CGT ouvrier à la verrerie d'Albi (Tarn).

Au bout d'un mois d'une grève, où chaque vendredi l'ensemble des verreries décidaient de la reconduction pour la semaine en cours, la fédération CGT Verre et Céramique et les syndicats de plusieurs sites ont décidé de tenter une nouvelle stratégie. « Ce chantage et ce refus de dialogue était inacceptables, d'autant que 44% des résultats de Verallia sont reversés en dividendes » explique Mohammed Oussedik, secrétaire général de la fédération CGT Verre et Céramique. « Or il existe une procédure peu connue de demande de médiation par les autorités publiques en cas de refus de dialogue. Nous avons voulu la tenter afin de bien montrer que le blocage ne venait pas de notre côté. »

A la suite de cette démarche d'ouverture, c'est non sans une certaine surprise, que la CGT a ainsi pu se réjouir d'un changement d'attitude de la direction qui a finalement accepté d'engager des négociations à partir du 9 mars 2022. Il est vrai qu'entre temps, certains évènement internationaux ont obligé Verallia à arrêter provisoirement sa production sur son site Ukrainien de Zorya.
Dans la foulée de l'annonce de la direction, la CGT a décidé le 1er mars 2022 de faire preuve de responsabilité et de suspendre son mouvement jusqu'au 9 mars 2022. « Et nous nous réunirons le 10 mars 2022 avec les salariés afin de décider de la suite de l'action », précise Dominique Spinali.https://nvo.fr/la-cgt-verallia-appelle-a-40-heures-de-greve-pour-le-retrait-dun-pse-boursier/