Il aura fallu six jours de grève et 23 jets privés cloués au sol sur le tarmac du Bourget pour arracher des augmentations de salaire de l'ordre de 140 euros, ainsi qu'une prime anti-inflation.  328 ouvriers et employés bénéficieront de l'augmentation générale de 140 euros applicable au 1 er octobre 2022, la revendication initiale étant de 300 euros. A quoi s'ajoute une prime de 800 euros pour compenser à la marge l'inflation de 6 % sur 2022, pour rappel. Quant aux 220 cadres de DFS, ils bénéficieront d'une prime corrective de l'inflation de  1200 euros et d'une promesse de revalorisation des salaires de 2,5 %  à partir de janvier 2023.

Lancés dans cette lutte pour les salaires depuis le mois de septembre  sous forme de débrayages flash, mais confrontés à une direction restée sourde à leurs revendications, les salariés de DFS n'ont eu d'autre option que de faire monter la pression. Et d'entrer en grève totale à partir du 6 octobre.

Les actionnaires, vent-debout contre l'augmentation des salaires

« Ce compromis n'éteint pas pour autant les discussions sur les salaires, qui vont se poursuivre », assure Mehdi, le délégué syndical CGT de DFS. Et d'insister sur la dureté de ce conflit avec la direction de DFS et ses actionnaires. Alors qu'en fin de semaine dernière,  la direction du Bourget avait fini par mettre des propositions sur la table, elle s'est fait vertement désavouer par les actionnaires de Dassault Aviation, vent debout contre toute augmentation des salaires.

« Cette victoire est un encouragement pour tous les travailleurs qui voient leurs revenus grignotés par la folie spéculative qui engendre cette hausse inédite des prix. Les conditions sont plus que jamais réunies pour élever  le rapport de force sur les salaires« , écrit la CGT du site dans un communiqué. De bonne augure pour  « carburer » en 2023 et rouvrir les négociations salariales dès janvier prochain.