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guerre Israël-Gaza

Un millier de manifestants à Roissy contre la livraison d'armes à Israël

28 octobre 2025 | Mise à jour le 28 octobre 2025
Par | Photo(s) : Basile Barjon
Un millier de manifestants à Roissy contre la livraison d'armes à Israël

Samedi 25 octobre, des manifestants, dont de nombreux salariés de la plateforme aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle (93), s'opposaient à nouveau contre la livraison de matériel militaire à Israël.

Des organisations syndicales continuent de se mobiliser contre la livraison de matériel militaire à Israël. Elles appellent au respect des conventions internationales, ce qui implique de ne pas transférer d'armes à un pays suspecté de crimes de guerres, de crimes contre l'humanité et de génocide. Dans des grosses entreprises de la défense, la CGT interpelle les directions sur les coopérations avec l'Etat hébreu.

Un millier de personnes s'est rassemblé samedi 25 octobre dernier à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle à l'appel de la CGT, de Solidaires, de Sud aérien et de Force Ouvrière pour protester contre la livraison de matériel militaire à Israël. « Deux sources journalistique et militante nous ont informé qu'une cargaison de composants électroniques produits en France et destinés au fournisseur de l'armée israélienne Elbit Systems se serait envolée à destination de Tel-Aviv dans la nuit du 2 au 3 octobre », relate Kamel Brahmi, secrétaire général de la CGT de Seine-Saint-Denis. Or, comme l'écrit la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet dans un courrier adressé le 3 octobre dernier au premier ministre Sébastien Lecornu, « Elbit Systems est le plus grand fabricant d'armes privé d'Israël. Cette entreprise fournit près de 85% des drones et la plupart des équipements militaires terrestres utilisés par l'armée israélienne contre la population de Gaza et de la Cisjordanie ». La France ne peut à la fois reconnaître l'Etat de Palestine et dans le même temps, continuer de livrer des armes à l'Etat hébreu, suspecté de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide. Et ce, en dépit du fragile cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza le 10 octobre 2025. Israël intensifie par ailleurs la colonisation des terres de Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023. « Les conventions internationales, le traité sur le commerce des armes que la France a signés interdisent de transférer des armes, des biens à double usage à un pays suspecté de commettre des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou un génocide », rappelle Kamel Brahmi.

La CGT interpelle les directions dans le secteur de la défense

Ce n'est pas la première fois que des organisations de la CGT se mobilisent contre la livraison de matériel militaire à Israël, voire l'en empêche. En juin 2025, les dockers de Fos-Marseille  refusaient de charger des pièces pour fusils mitrailleurs fabriqués par les sociétés françaises Eurolinks et Aubert et Duval, à destination d'Haïfa, ville portuaire au Nord d'Israël. Dans les ports de Gênes et du Pirée, les dockers italiens et grecs en faisaient tout autant. Dans des entreprises de la défense, des syndicats interpellent aussi leur direction pour que cesse le commerce des armes avec l'Etat hébreu. C'est le cas chez Thalès. Dans une lettre ouverte adressée au PDG Patrice Caine le 16 septembre 2024, la CGT demandait à ce que le groupe, dont plus de 50% du chiffre d'affaires est issu de la conception et de la vente de matériel militaire, cesse « le commerce et la collaboration avec l'Etat d'Israël ». En outre, la CGT de Thalès revendique notamment « le recueil de l'avis conforme des représentants du personnel dans la stratégie de l'entreprise en matière d'export et la mise en place d'un véritable droit de retrait éthique pour les salariés ». De la même manière, dans une lettre adressée à sa direction en juin 2025, la CGT de ST-Microelectronics demandait notamment « de suspendre immédiatement toute collaboration avec les entreprises du secteur de la défense israélienne tant que les droits du peuple palestinien ne seront pas complètement respectés et de rendre public, de communiquer aux Instances Représentatives du Personnel l'ensemble des partenariats en cours avec des entités israéliennes ». Dans son courrier adressé le 3 octobre au premier ministre Sébastien Lecornu, par ailleurs ancien ministre des armées, Sophie Binet demande « l'arrêt immédiat de toute exportation de matériel militaire à destination d'Israël par la mise en place d'une instruction douanière immédiate d'embargo ; L'effectivité d'un embargo au niveau de toute l'Union européenne. Et dans l'attente, l'interdiction de charger du fret, dans nos ports, aéroports et entrepôts logistiques sous douane tant que les douaniers ne peuvent exercer un contrôle complet et indépendant sur 100% de ce type de nomenclatures ». La CGT revendique par ailleurs que les salariés concernés puissent mettre en avant leur clause de conscience.