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SCÈNE

Confidences

4 avril 2014 | Mise à jour le 4 mai 2017
Par

À la suite d'une prise de bec avec son père, le jeune Gus débarque pour trois mois chez son grand-père Pierre, à Argentan (Orne). Et là, deux mondes se rencontrent et ça fait des étincelles. Le petit-fils en jogging, rivé sur son portable, adepte des nuggets et du coca, ne supporte pas de se retrouver à la campagne et rêve de se faire la malle.

Soupe le soir, réveil à 7 heures pour débroussailler le jardin : très peu pour lui ! L'aïeul a du fil à retordre avec « ce petit con » et emploie les vieilles recettes : pas de travail, pas de repas, porta ble confisqué. La confrontation des générations est des plus cocasses tant elle résonne en chacun de nous mais au-delà de l'humour, pointe la tendresse entre ces deux personnages interprétés avec brio par Vincent Dedienne (Gus) et Yves Graffey (Pierre).

Ils vont mettre de longs jours à s'apprivoiser, puis à se confier autour de « cafés goutte ». Par petites touches, les souvenirs enfouis de Pierre sur la guerre d'Algérie refont surface. Il voit dans les traits de Gus, ceux du jeune Lakhdar à qui il apprenait le français ; il révèle les expéditions punitives, le sadisme du capitaine et finit par avouer un terrible secret… Partagés entre rire et gravité, nous voilà émus par cette belle rencontre entre un grand-père et son petit-fils. Ahmed Madani, qui a écrit et mis en scène la pièce, s'est inspiré des confidences que lui livra un ami, il y a vingt ans, sur sa guerre d'Algérie, qu'il avait consignées dans un carnet.

En résidence à Argentan, il a fait parler les anciens et les ados. Des ex « troufions », devenus grands-pères, lui ont raconté à leur tour cette guerre taboue, le poids énorme qu'elle a fait peser sur leur vie. « Je marche dans la nuit par un chemin mauvais », restitue avec une très grande justesse cette mémoire enfouie qui ressurgit au seuil de la mort et que les petits-enfants découvrent cinquante ans après.

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Plus d’info

Je marche dans la nuit par un chemin mauvais, écrit et mis en scène par Ahmed Madani, jusqu'au 13 avril à 20 h 30, au théâtre de La Tempête, www.la-tempete.fr.

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