8 août 2014 | Mise à jour le 24 avril 2017
De nombreuses manifestations artistiques et culturelles ont été perturbées pendant cet été 2014. Retour en images sur la journée du 4 juillet, qui aurait pu être autrement sans l'entêtement d'un gouvernement et de certains « partenaires » sociaux qui fragilisent encore les plus précaires.
Dès le mois de mars en Avignon, dans les assemblées générales organisées par la CGT-spectacle et la coordination des intermittents et précaires, certains membres du Syndicat français des artistes (SFA) souhaitaient lancer un mouvement fort et des grèves durant les festivals pour faire échec à l'accord sur l'assurance chômage conclu le 22 mars. D'autres estimaient que c'était trop tôt. C'est en juin que tout a basculé. À Montpellier le printemps des comédiens a fait long feu.
À Lyon les Nuits de Fourvière ont été fortement perturbées par les actions nombreuses du collectif unitaire 69. En Anjou le festival de théâtre a vu certaines compagnies voter la grève alors qu'elles n'avaient que très peu de représentations. C'est évidemment en Avignon que ce conflit prévisible arrive à son apogée. La journée d'ouverture du 4 juillet s'est traduite par une belle manifestation à la place de la traditionnelle parade des artistes du Off, qui s'est terminée sous l'orage comme un symbole prévenant. La colère durera, plus soutenue, plus longue, plus légitime que jamais.
UN RÉGIME D’INDEMNISATION FRAGILISÉ
Les artistes et les techniciens du spectacle n'ont jamais admis l'accord de 2003 fragilisant gravement leur régime d'indemnisation. Celui de 2014 sera celui de trop, de plus il aggrave la situation de l'ensemble des demandeurs d'emplois et des précaires. Un différé d'indemnisation qui peut atteindre 40 jours pour certains artistes ou techniciens. Un autre différé jusqu'à 180 jours pour les cadres. Une perte de revenus entre 50 et 300 euros pour les intérimaires. Autant d'éléments qui ont mis le feu aux poudres.
INTERMITTENT, UN DISPOSITIF ESSENTIEL À LA VIE ARTISTIQUE
Intermittent, ce n'est pas un métier, encore moins un statut, c'est simplement un système répondant à une perte d'emploi temporaire qui permet de préserver un peu de pouvoir d'achat pour la quasi-totalité des bénéficiaires. Un système qui ne peut exister que par la solidarité interprofessionnelle et alors que les salariés et employeurs du spectacle cotisent davantage. Toute autre solution favorise la précarité. Une société qui maltraite ainsi ses artistes est une société malade et ouverte aux ferments les plus redoutables.