4 novembre 2024 | Mise à jour le 4 novembre 2024
Pour parler des revendications de la CGT et informer les travailleurs et les travailleuses sur les élections à venir dans les très petites entreprises du 25 novembre au 9 décembre, les militants de l'union départementale CGT 85 ont choisi de prendre le large et de s'afficher au Vendée Globe.
Pourquoi ne pas se saisir de l'engouement que suscite la 10e édition du Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, à laquelle participent 40 skippers, pour communiquer sur les revendications de la CGT et sur les élections à venir dans les très petites entreprises (TPE) ? Voilà l'idée lancée par Benoît Jamonneau, secrétaire général CGT des agents territoriaux de La Roche-sur-Yon, trois semaines plus tôt. C'est ainsi que, le samedi 2 novembre, une trentaine de militants de l'union départementale (UD) de la CGT, ont participé à une action un peu spéciale aux Sables-d'Olonne, point de départ du Vendée Globe.Militant depuis 30 ans à la CGT, Benoît Jamonneau a déjà participé, virtuellement, à la Route du Rhum et au Vendée Globe. Chargé de la communication au sein de l'UD 85, il a donc réalisé une maquette de bateau aux couleurs de la CGT et s'est créé un compte sur Virtual Regatta Offshore, le jeu de simulation de voile officiel des grandes courses à la voile qui a réuni plus de un million de joueurs lors de la dernière édition du Vendée Globe en 2020. Cap'tain Ben.J, son nom de skipper en ligne, sera donc au départ de la régate le 10 novembre pour porter les valeurs du syndicat. Durant les prochains mois, son parcours sera à suivre sur le réseau Facebook de l'UD.
Tracts et maquettes de bateau
Mais avant cela, le samedi 2 novembre, « dernier week-end des vacances scolaires », Benoît Jamonneau, son voilier Imoca CGT 85, Un autre regard s'impose, et une trentaine de militants, se sont installés non loin de l'entrée du village départ, pour aller à la rencontre des visiteurs. « Près de 10 000 personnes venues d'un peu partout » se rendent chaque jour au village, estime Arnaud Guillard, secrétaire général de l'UD et « toutes sont des travailleuses et des travailleurs ». Alors que ces citoyens en vacances partaient à la découverte de voiliers pouvant atteindre, neufs, « 6 à 7 millions d'euros », les militants, affublés d'un tee-shirt noir à l'effigie de l'Imoca revendicatif, ont distribué tracts et maquettes de bateau à construire pour les enfants ainsi que des sandwiches le midi. Pour le secrétaire général, cette action expérimentale aux contours ludiques s'est avérée efficace. Si l'organisation du Vendée Globe a pu se montrer parfois un peu frileuse, en revanche, « nous avons reçu un très bon accueil des visiteurs ». Affiches, maquettes, nouveau statut du salarié, violentomètre, etc. Mille tracts ont été diffusés : pour une justice sociale, la hausse des salaires, la hausse des pensions, pour des services publics de qualité et la fin des violences sexistes et sexuelles au travail… Communiquer ici, sur les valeurs de la CGT, était d'autant plus stratégique que, si quelques skippers, comme Samantha Davis engagée aux côtés des enfants atteints de maladies cardiaques, s'affichent en faveurs « de causes intéressantes», la réalité du Vendée Globe « est plutôt celle d'une machine à fric, un peu sur le même principe que le Puy du Fou ».
Un scrutin méconnu
Mais au-delà des revendications générales de la CGT flottant sur les voiles de l'Imoca, l'objectif était surtout d'informer sur les élections syndicales dans les TPE (moins de 11 salariés), qui se dérouleront du 25 novembre au 9 décembre. Car ce scrutin qui concerne 5 millions de personnes, soit 20 % des salariés en France, est encore méconnu. Lors des dernières élections de 2021 où la CGT est arrivée en tête, le taux de participation n'a été que de 5 %. Ces dernières semaines, la secrétaire générale, Sophie Binet, a d'ailleurs fait le déplacement à Orléans ou encore à Brest pour en faire la promotion. Elle regrettait alors que les pouvoirs publics et le patronat n'en fassent pas plus la publicité car ces salariés « travaillent souvent plus avec un temps de travail plus élevé que la moyenne, une polyvalence plus importante et pourtant les salaires sont plus faibles », a-t-elle souligné le 11 octobre sur France 3. Pourtant, parce qu'elles établissent la représentation syndicale dans les branches professionnelles, dans les commissions paritaires régionales interprofessionnelles et qu'elles participent à la désignation des conseillers prud'homaux, ces élections permettent aux salariés des TPE et des employés à domicile, qui n'ont pas de représentant du personnel ni de comité social et économique au sein de leur entreprise, d'être représentés, défendus et conseillés par le syndicat de leur choix.