À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
INDUSTRIE

A l’offensive

19 décembre 2016 | Mise à jour le 27 décembre 2016
Par | Photo(s) : Ève Scholtès
A l’offensive

La CGT Midi-Pyrénées a mobilisé, le 6 décembre à Toulouse, quelque 500 salariés venus de la région. Le coup d'envoi de la reconquête industrielle en territoire est donné.

« On ne part pas de rien. » Frédéric Sanchez, le secrétaire général de la fédération CGT des métaux, est à Toulouse ce mardi. Il prend le micro face à des centaines de salariés, rassemblés devant les portes de l'usine Latécoère : « La sidérurgie, l'automobile, la navale, l'aéronautique… Ces industries sont structurantes pour l'économie ; notamment en Midi-Pyrénées. Elles portent aussi beaucoup d'emplois, produisent de la valeur que les salariés créent par leur travail. Alors que les filières se portent bien, au point d'avoir besoin d'être soutenues, la désindustrialisation du pays avance. »

L'économie tourne, mais elle tourne contre les salariés

La faute à qui ? Au patronat et à ses stratégies. Celle qui privilégie le cash, celle aussi qui vise la convention nationale collective de la métallurgie grâce aux dispositions offertes par la loi El Khomri : « Les négociations courent depuis janvier, précise Alain Hébert, l'animateur CGT de la Mecanic Vallée, qui regroupe une trentaine de syndicats du secteur sur l'Aveyron, la Corrèze et le Lot. Les propositions patronales consistent en un retour en arrière de quarante ans ! Placer la reconquête industrielle au centre de nos priorités est pertinent, et cela pose plusieurs questions en lien avec l'attractivité des métiers, le rapport entre donneurs d'ordres et sous-traitants, la diversification des activités dans l'aéronautique, l'automobile ou l'agroalimentaire, très présent dans le Lot. »

Plus de 4 500 emplois tout de suite, c'est possible

Les signaux d'alerte clignotent partout en effet. Latécoère annonce un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), Airbus la suppression de 1 300 postes. L'automobile n'est pas non plus épargnée : « La SAM Technologies, à Viviez, est sous le coup d'une procédure de sauvegarde depuis juin, précise David Gistau, le secrétaire de la CGT de l'Aveyron et l'un des 437 salariés en CDI de l'entreprise, spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles. Chez Bosch, à Rodez, les 2 500 salariés s'inquiètent des annonces gouvernementales sur le diesel. Assez d'entendre parler de l'industrie uniquement par l'affichage des milliards engrangés et distribués ! Après avoir été ignorées, les propositions de la CGT sont à nouveau au centre du débat et tout le monde les entend. »

Une force de proposition de moins en moins contestée

Le rendez-vous toulousain a servi de caisse de résonance. « C'était une bonne journée, conclut Lionel Pastre, le secrétaire du comité CGT Midi-Pyrénées. Aussi un bon levier pour la suite du processus, afin d'établir un état des lieux par bassin d'emploi et un plan de travail par département. Nos objectifs ? Défendre l'existant et l'attractivité de nos territoires, travailler pour l'avenir de l'industrie. »
L'événement a également abouti à l'ouverture de portes jusqu'alors fermées ; celles de la représentation régionale de l'UIMM et de la région Occitanie par exemple. À la clé ? Deux engagements du patronat en faveur d'états généraux de l'industrie qui seraient organisés annuellement, et de rencontres bilatérales pour la négociation de la convention collective. À l'offensive.

Une journée, des luttes
« Notre point commun ? C'est l'argent qui gère tout. »
Voilà comment Christophe Brunet, le secrétaire du syndicat CGT du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Haute-Garonne, motive la jonction opérée le 6 décembre à Toulouse entre les métallos et les pompiers des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Tandis que les premiers défendent l'avenir d'une industrie qui représente 213 000 emplois salariés sur la région, les seconds dénoncent une austérité et une répression jamais connues.
Le personnel de la clinique de l'Ormeau à Tarbes (Hautes-Pyrénées), en grève depuis un mois, est également présent ce jour-là. Les uns prennent la parole devant Latécoère (usine aéronautique), tandis que les autres font irruption dans les locaux de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).« La situation est alarmante dans beaucoup secteurs, témoigne Athéna Lartigue pour la CGT haut-garonnaise. La CGT, dans ce contexte, fait office de dernier bastion pour donner de l'espoir et dessiner des perspectives à tous les salariés. Le temps presse pour amalgamer et faire converger les forces. C'est important, pour riposter à la criminalisation de l'activité syndicale et porter nos revendications. »