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INDUSTRIE

Action près de Bercy contre la fermeture du dernier site français de recyclage papier

29 avril 2021 | Mise à jour le 29 avril 2021
Par | Photo(s) : CGT Chapelle-Darblay
Action près de Bercy contre la fermeture du dernier site français de recyclage papier

« Sauvons la Chapelle Darblay ! » : une centaine de manifestants se sont rassemblés mercredi au pied du siège du ministère de l'Économie à Paris pour réclamer l'aide de l'État contre la délocalisation d'un centre de recyclage de papier situé dans la banlieue de Rouen.

Fumigènes, banderoles, mannequins en bois aux gilets de sécurité et aux pancartes « SOS » lancés dans la Seine… Des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et associations (Greenpeace, Attac) réunis dans le collectif « Plus jamais ça ! » ont appelé tôt jeudi matin à une « action de désobéissance » pour avoir l'oreille du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

« On a besoin d'appuyer plus fort pour sauver la Chapelle Darblay. Ce combat représente l'avenir de l'industrie en France, cette usine représente un tiers du recyclage du papier français », a expliqué le délégué syndical de la CGT Cyril Biffault, devant une grande banderole tendue sur le quai de Bercy proclamant « pour qu'industrie rime avec écologie ».

« On a une usine qui (…) conjugue industrie et écologie avec des salariés compétents et on a un propriétaire qui refuse de vendre, alors qu'il y a des repreneurs. Et un État qui nous dit : “si le propriétaire ne veut pas vendre, qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?”. Donc ce qu'on exige de Bercy, de M. Le Maire, (…) c'est qu'ils disent par écrit “oui on s'engage à la réouverture du site dans les plus brefs délais” », a complété le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

Dernier site de recyclage de papier en France, la Chapelle Darblay, où 228 personnes ont été licenciées en 2020, représente un « symbole d'économie sociale et solidaire » selon Greenpeace.

« Il y en a marre des belles paroles sur la transition écologique et sociale. Si ce gouvernement veut être crédible, qu'il commence par sauver cette usine de Chapelle Darblay », a déclaré à l'AFP la porte-parole d'Attac, Aurélie Trouvé. « On attend aujourd'hui un engagement concret et ferme (de Bercy). Tant qu'on n'a pas cet engagement, on reste là », a-t-elle ajouté.

« Il faut être attentifs à la reprise du site industriel, on veut que Bruno Le Maire s'implique, il est capable de peser sur le choix du repreneur », a indiqué à l'AFP la directrice générale d'Oxfam France, Cécile Duflot.

Sans repreneur depuis sa mise en vente en 2019 par le groupe finlandais UPM, l'usine Chapelle Darblay de Grand-Couronne (Seine-Maritime) est maintenue en état de marche jusqu'au 15 juin, date à laquelle les machines seront envoyées sur un nouveau site en Amérique du Sud, selon le collectif « Plus jamais ça ! ».

À l'issue de l'action, la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a reçu une délégation de salariés, en présence du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a indiqué Bercy à l'AFP.

Cet échange « a permis de confirmer qu'il y a un objectif partagé de maintien d'une activité industrielle sur le site, de préférence en lien avec l'activité papetière, qui correspond au savoir-faire des salariés », a-t-on indiqué de même source. Le site fait l'objet de « six marques d'intérêt » auprès d'UPM, selon Bercy, mais elles ne sont « pas engageantes à ce stade ».

La date limite de dépôt des offres est fixée au 14 mai. Le collectif « Plus jamais ça ! » est né en mars 2020 avec la publication d'une tribune signée par Les Amis de la Terre, Attac, la CGT, la Confédération paysanne, la FSU, Greenpeace, Oxfam, l'Union syndicale Solidaires, se donnant pour objectif de « reconstruire ensemble un futur écologique, féministe et social » face au « désordre néolibéral ».

Une réunion des antennes locales du collectif en vidéoconférence est prévue les 28 et 29 mai, selon la CGT.

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