Procès Air France : triple peine pour quatre ex-salariés
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L'appel à la grève lancé pour le 22 février est à la fois unitaire et intercatégoriel ce qui témoigne de l'ampleur du mécontentement. Trois syndicats de pilotes (SNPL, Spaf et Alter), deux d'hôtesses et stewards (SNPNC et Unsa-PNC), et cinq syndicats du personnel au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF) s'opposent à l'accord minoritaire prévoyant 1 % d'augmentation générale en deux temps pour 2018.
Cet appel à la mobilisation qui devrait fortement perturber l'activité de la compagnie témoigne aussi de la faillite du dialogue social, car les 10 syndicats de la compagnie qui mobilisent le 22 février sont vent debout contre l'accord salarial, signé par la CFE-CGC et la CFDT (minoritaires) qui, estiment-ils, constitue une « aumône (…) bien en deçà des attentes des salariés », car « elle ne pourra compenser l'augmentation du coût de la vie et rattraper les salaires bloqués depuis 2011 », date de la dernière augmentation générale. Après deux réunions qui ont permis de faire passer la proposition d'augmentation générale de la direction de 0,6 % à 1 %, les dix syndicats expriment aujourd'hui leur mécontentement. On est en effet très loin, par exemple, des attentes des pilotes qui revendiquaient une hausse de 10 % tandis que pour les autres catégories, les syndicats demandaient une augmentation de 6 %…
La hauteur de ces revendications n'est pas le fruit du hasard. Les personnels veulent d'abord solder le contentieux salarial né du gel des salaires et aussi partager les fruits de la croissance du groupe Air France-KLM. Ce dernier a affiché un bénéfice d'exploitation en hausse de 42 % pour 2017 à 1,488 milliard d'euros, dont 588 millions pour la partie française. Ce qui n'empêche pas le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac de juger que les revendications des syndicats « ne sont pas raisonnables ».
La CFDT et la CGC, signataires de l'accord, ont considéré que 1 % constituait une avancée après six années de gel d'augmentation générale des salaires. Ces deux syndicats marginalisés par le front syndical ont adressé un courrier à la direction dans lequel ils demandent « formellement et dès à présent d'appliquer unilatéralement les principales mesures de l'accord ». Tentant d'éviter une grève qui s'annonce suivie la direction a rencontré les syndicats lundi 19 février. Elle a réaffirmé que « sa priorité était de trouver un équilibre réaliste entre la rétribution des efforts de chacun et le maintien de conditions économiques permettant les investissements pour la croissance, dans un contexte de concurrence accrue ». La direction a tenu « un discours un peu culpabilisant et paternaliste », soutenant que la grève « mettrait en péril l'entreprise », a réagi Vincent Salles pour la CGT.
Les 10 syndicats évoquent déjà un mouvement plus dur « si la direction s'entête ». « La journée du 22 février n'est que le point de départ d'un rapport de force qui se construit », a prévenu l'intersyndicale dans un communiqué. D'autant que le SNPL majoritaire chez les pilotes (65 % des voix) les consulte jusqu'au 14 mars pour « recourir, au besoin, à un ou plusieurs arrêts de travail » pouvant dépasser six jours.
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