Hôpital public : un démantèlement programmé ?
Samedi 14 septembre, à Nantes (Loire-Atlantique), près de 300 personnes se sont mobilisées pour dénoncer « le démantèlement du service public de santé ». Un appel... Lire la suite
« L’été viendra, soignants, l’été viendra, leur GTT bidon [le référentiel de « gestion du temps de travail, NDLR] ils ne l’appliqueront pas ! » Le refrain s’élève, soutenu par les sifflets et amplifié par la sono mobile et les mégaphones. Plusieurs dizaines de personnes parcourent les couloirs de l’Hôtel-Dieu. « Le constat est le même partout en France », déclare Julien Terrié. Le secrétaire CGT au centre hospitalier universitaire (CHU) de la ville rose évoque une colère générale que les annonces gouvernementales du 14 février ne calment pas : toujours plus d’économies sur le dos des personnels et des patients, des conditions de travail et une qualité des soins qui se dégradent, sans oublier l’endettement des hôpitaux qui oblige à l'emprunt et la tarification à l’acte qui industrialise le soin.
Ce mardi 13 mars, les représentants des hôpitaux en lutte de l’Hexagone se retrouvaient à Toulouse pour amorcer la construction d’une mobilisation coordonnée à l’échelon national dès le 20 mars ; un échauffement et un préalable à la journée du 22 mars qui mobilisera a minima fonctionnaires et salariés autour des trois fonctions publiques et de la SNCF. « C’est maintenant qu’il faut bouger, affirme Roger Florent, le secrétaire du syndicat CGT à l’EPSM de Caen. Et on sent que ça repart, quelle que soit la spécificité des contextes locaux et des établissements. Nous, par exemple, on travaille dans le secteur de la psychiatrie mais notre activité, c’est la seule chose qui nous sépare des autres personnels et usagers de l’hôpital public aujourd’hui. »
Un second plan de modernisation arrive, à peine le premier achevé, pour le personnel de l’hôpital psychiatrique du Calvados. Raisons invoquées ? Trouver où faire des économies pour combler les déficits. Solutions avancées ? Suppression d’une RTT et de 30 postes, jusqu’à l’intégration de l’équipe de ménage dans les services de soins… « C’est partout pareil, rebondit Bruno Paredes, élu CGT au CHSCT et gréviste au “801”, le service Transports Prélèvements du CHU toulousain. La souffrance est générale, depuis les personnels dans leur travail jusqu’aux usagers dans leur accès aux soins. »
Le militant a cessé le travail voilà six mois avec la moitié de ses collègues (1). Il raconte les menaces que l’austérité budgétaire fait peser sur les personnels et les patients, particulièrement lorsqu’elle s’applique à la santé. Hygiène, santé et sécurité en constituent l’essentiel : « On ne fait pas grève par plaisir, conclut Bruno Paredes. On en arrive là parce qu’on en a assez de mal travailler et parce qu’on reste attaché à un service public de la santé. » Les six milliards d’euros d’économies, programmés dans la loi de financement de la Sécurité sociale, relèvent de l’irresponsabilité pour les manifestants présents à Toulouse ce mardi. L’heure est au branle-bas de combat…
(1) Une cagnotte est ouverte, afin de soutenir le personnel ouvrier hospitalier en grève reconductible depuis le 16 octobre : https://www.lepotcommun.fr/pot/ysnx3sdg
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