Toutes les inquiétudes de la CGT sont confirmées
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Une semaine avant la manifestation nationale du 14 juin, le personnel de la plateforme aéroportuaire de Roissy Charles-de-Gaulle organisait sa première action contre la loi « travail » aux allures d'un tour de chauffe. Organisée par l’union locale CGT de Roissy, l’initiative du 7 juin a rassemblé plus de 1 000 militants, bien au-delà des seuls personnels de Roissy CDG.
Des militants de UNSA aérien, FO Roissy, CGT et SUD cheminots se sont joints à ceux de la CGT EDF et GRDF, Solidaires, de l'Unef, sans compter les nombreuses unions locales et départementales d’Île-de-France. Tous ont répondu à l’appel de l’UL de Roissy pour amplifier le mouvement de lutte contre la loi El Khomri.
9 h 30 du matin. Un millier de manifestants a rallié la porte n° 8 de la zone « départs » de l’aérogare. À 10 h, une première action est décidée collectivement : il s’agit de bloquer l’accès routier pour empêcher l’arrivée de voitures, camions, bus et taxis. Très vite, les véhicules s’entassent sur la circulaire de Roissy CDG, puis se figent à l’arrêt. Les manifestants ne cèdent pas malgré les coups de klaxon agacés. Ils entonnent l’Internationale à gorge déployée.
À midi, les bouchons touchent l’autoroute qui mène à Charles-de-Gaulle. Et les répercussions en cascade sur le trafic routier vont perturber l’activité de la plateforme aéroportuaire jusqu’à la mi-journée. Le blocage levé, c'est vers l’aérogare que les manifestants se dirigent. Les forces de l’ordre sont déjà postées pour leurs barrer l’accès. Pas de quoi arrêter le mouvement.
Armés d’un authentique klaxon de TGV, les militants font retentir leurs slogans : « Tous ensemble, tous ensemble, grève générale! », « Ni amendable, ni négociable, retrait de la loi travail ! », sous le regard médusé des commerçants.
Rapidement, une tribune s'improvise sur un piédestal publicitaire. Ceux qui veulent parler s’y pressent en attendant le micro. C’est la CGT Roissy qui ouvre la danse, pour appeler chacun à la manifestation du 14 juin. Puis, c’est au tour des salariés d’ICTS (agence de sûreté aérienne), en grève. Leurs témoignages donnent toute sa force à cette journée d’action : « Notre patron a remplacé les grévistes par des agents de l’accueil, du grand n’importe quoi en matière de sûreté », explique une gréviste au micro.
En désaccord total avec la loi « travail », elle alerte l’assemblée sur les risques à venir : « Notre travail est déjà intensif, chaque agent a besoin de dormir suffisamment pour assurer ses missions, or si cette loi est adoptée, elle aura des conséquences inévitables sur la sûreté des avions. »
Le militant de FO, lui, dénonce la répression qui sévit depuis trois mois contre les manifestants. Ainsi que « l’autisme du gouvernement », qui s’acharne contre ceux qui se battent : « Si le gouvernement ne retire pas sa loi, il faudra passer à la vitesse supérieure et bloquer tout le pays », exhorte-t-il.
« Cette loi est faite pour protéger les riches et les puissants qui veulent nous transformer en esclaves, alors est-ce que c’est ce que nous voulons pour nous et nos enfants ? » L'assistance répond par des huées et des sifflements dont le décryptage signifie clairement « non ».
Entre en scène Hervé Ossant, secrétaire de la CGT de Seine-Saint-Denis, sous un tonnerre d’applaudissements : « Roissy, c’est un centre économique extrêmement important. Alors mesurez le pouvoir que vous avez en le bloquant. Le pouvoir que nous avons tous pour obtenir le retrait de cette loi, comme nous l’avons fait savoir à Macron qui a osé venir nous provoquer à Montreuil. Nous l’avons accueilli avec des œufs, alors continuons le combat ! »
Déchaînement d’approbation, hilarité collective, les manifestants sont en ébullition lorsqu’un militant de l’Unef s'empare du micro: « Le rassemblement, c’est ce qui fait peur au gouvernement, alors rassemblons-nous encore, c’est dans l’unité que nous le ferons reculer, on ne peut pas laisser passer cette loi antidémocratique, ce qui se joue, c’est l’avenir de notre société. »
C’est au tour des cheminots de SUD et de la CGT d’annoncer la reconduction de la grève votée en AG la veille et d’appeler « à la convergence des luttes partout où c’est possible ».
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