Cheminots et salariés de l'énergie jeudi à Paris
On se souvient de la grève et des actions des cheminots l'été dernier contre le projet de réforme ferroviaire. Les médias à l'époque avaient feint d'ignorer leurs motivations. Avec la désormais classique tentative d'opposer les usagers et les salariés de la SNCF, ces mêmes médias s'étaient efforcés de justifier la réforme afin de rendre difficilement compréhensibles les motifs des grévistes.
LES CHEMINOTS AVAIENT RAISON
La CGT avait relevé que contrairement aux allégations du gouvernement et du président de la SNCF, la réforme n'avait pas pour but de réunifier l'entreprise publique, mais bien de la diviser en trois entités afin de préparer la privatisation de ses segments les plus rentables. Le syndicat soulignait également que cette réforme n'était pas financée, que la question de l'endettement de l'entreprise n'était pas traitée et qu'il y avait fort à craindre que les salariés et les usagers allaient en faire les frais.
Nous y sommes. En guise de cadeau de Noël les usagers de la SNCF ont eu la mauvaise surprise d'apprendre que les tarifs allaient augmenter de 2,6 % au 1er janvier. Lors du dernier conseil d'administration, le président de la SNCF a annoncé le gel des salaires pour 2015. Suppression de lignes, fermetures de guichets et de gares, le projet de loi Macron prévoit de remplacer des trains par des services de cars privés. En conséquence 2 000 emplois sont menacés d'être supprimés, après une année 2014 qui a vu la suppression de 2500 postes.
Les cheminots avaient bien raison de contester la réforme ferroviaire et de proposer des alternatives dans leur projet « La voie du service public SNCF » qui permettrait de dégager des ressources nouvelles afin de moderniser le réseau, de renforcer la sécurité des trafics et d'améliorer le service rendu aux usagers.
LES SALARIÉS DU SECTEUR ÉNERGÉTIQUE AUSSI
C'est le même scénario qui se dessine pour les salariés du secteur énergétique inquiets des objectifs et du contenu du projet de loi sur la transition énergétique, qui sera débattue au Sénat début février.
Un projet qui se propose de déréglementer toujours plus le secteur de l'énergie, indifférent aux conséquences prévisibles pour les usagers : hausse des tarifs, pour les particuliers comme pour les entreprises, au moment où le pays a besoin d'une relance industrielle respectueuse de l'environnement.
C'est la raison pour laquelle les salariés de la métallurgie, notamment ceux d'Alstom, se joindront aux électriciens et aux gaziers pour réclamer une véritable politique de transition énergétique.
La journée du 29 janvier est révélatrice de ce que les salariés en France, loin de se plier au diktat des politiques d'austérité et de l'abaissement des services publics, ont l'intention de faire prévaloir des solutions novatrices, qui répondent aux intérêts communs des salariés et des usagers des services publics.
Jeudi 29 janvier Place Iéna à Paris, à 12h. Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, interrogé par l’AFP. Voir la Vidéo.