Comble de muflerie, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire a osé présenter cette baisse de la rémunération de l'épargne de précaution des ménages comme une mesure sociale, car elle dégagerait 300 millions d'euros pour le logement social en faisant de fait baisser le taux auquel empruntent les bailleurs.
Dans une note sur ce sujet, le pôle économique de la CGT souligne que « les grands gagnants de cette histoire ne sont autres que les banques et l'État. En effet, l'épargne réglementée est gérée en partie par la Caisse des Dépôts et Consignations et par les banques. La baisse du taux d'intérêt va donc permettre à ces deux entités d'accroître leurs marges sur les placements qu'ils réalisent avec l'argent des livrets règlementés et d'abord du Livret A ».
Cette nouvelle atteinte à l'épargne des ménages a aussi un autre but : pousser les Français à diversifier leur épargne, comme les y a invités Bruno Le Maire en se tournant vers… « notre plan d'épargne retraite (PER), extrêmement attractif ». Tiens donc ? Au moment où on nous garantit que nous ne serions pas perdants avec la réforme des retraites, on incite les Français à épargner. Y aurait-il un loup quelque part ?