Mais à y regarder de plus près, ces données accompagnent d'autres éléments bien moins réjouissants. En effet, après une crise mondiale de cette dimension, il est naturel que s'opère un rebond quantitatif. Mais on ne saurait pour autant ignorer l'aspect qualitatif des emplois. La baisse du nombre de demandeurs d'emplois inscrits en catégorie A s'est accompagnée d'une stagnation des chômeurs de catégorie B, mais aussi et surtout d'une hausse spectaculaire des demandeurs d'emploi en catégorie C (+ 6,5%).
Autrement dit, les chômeurs qui ne travaillaient pas du tout ont retrouvé des emplois… précaires. En outre, le nombre de chômeurs de catégorie D (principalement en formation) bondit de 13,3%. A cela il faut ajouter un nombre non-renseigné de radiations pour recherche d'emploi insuffisantes. Suspendue durant la pandémie, la pratique a repris et permet opportunément de sortir des statistiques de nombreux demandeurs d'emploi.
Dans un communiqué daté du 28 octobre 2021, la CGT dénonce une manipulation des statistiques par le gouvernement. Dans le contexte de l'application de sa récente réforme de l'Assurance chômage, la situation de l'emploi est donc loin d'être revenue à l'identique, mais s'est considérablement dégradée au regard de ce qu'elle était juste avant la crise du Covid.