« Un chiffre qui pourrait dépasser les 8 000 ménages à la fin du mois d'octobre », indique l'association dans un communiqué.
« On va entrer en période de trêve hivernale, mais l'épée de Damoclès reste -là. Beaucoup de ménages ont essayé de se débrouiller jusqu'à présent, mais la fragilité des ménages reste préoccupante », a indiqué à l'AFP Christophe Robert, délégué général de la fondation.
Conquête de l'Abbé Pierre après l'hiver 1954, la trêve hivernale suspend habituellement les expulsions locatives entre le 1er novembre et le 31 mars, offrant chaque année un répit à des milliers de foyers modestes en France.
En raison de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19, le gouvernement avait annoncé en février qu'elle serait cette année prolongée de deux mois, jusqu'au 31 mai.
En 2020, la trêve hivernale avait été prolongée jusqu'au 10 juillet, déjà en raison de la crise sanitaire.
L'an dernier, 3 500 personnes ont été expulsées, un chiffre en baisse par rapport à 2019 (16 900) en raison de la prolongation de la trêve hivernale.
« Si elle a salué ces mesures », la Fondation Abbe Pierre « constate, à la veille de la nouvelle trêve hivernale, qu'elles n'ont pas été suffisantes », selon son communiqué.
« On peut craindre, en 2022, une amplification des procédures comme ce fut le cas à l'issue de la crise économique de 2008, qui avait vu les expulsions effectives bondir de près de 57 % en 10 ans », ajoute-t-elle.
Dans son communiqué, l'association appelle les pouvoirs publics à un « sursaut afin de se donner les moyens d'une réelle politique publique de prévention des expulsions, notamment en renforçant les aides au logement des locataires et l'indemnisation des bailleurs le temps de trouver des alternatives à l'expulsion ».