24 janvier 2018 | Mise à jour le 24 janvier 2018
C'est une affaire qui a duré. Après des mois de mobilisation entre 2016 et 2017, le passage à la catégorie A début 2018 était acté pour les conseillers de probation et insertion. Un calendrier approuvé par la présidence de la République à l'époque, mais désormais annulé.
L'entrée en vigueur de la réforme statutaire de la filière insertion probation, qui devait permettre à ces conseillers de passer dans la catégorie A de la fonction publique aurait dû se faire début février. C'était l'engagement pris, entre autres, par le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas et par François Hollande en 2016.
Des mois de lutte pour les conseillers d'insertion et probation
Un engagement conquis de haute lutte pour les personnels qui auront lutté pendant près d'un an sur différents fronts pour réussir à se faire entendre, mais avec une complication évidente lorsqu'on est, comme eux, interdit de droit de grève.
« Notre mobilisation pour le passage en catégorie A s'est faite grâce à des actions sur plusieurs mois pour se lier au calendrier du protocole “parcours professionnel carrière et rémunération” (PPCR, lancée en 2015 dans la fonction publique). Nous avons eu une mobilisation pendant 6 mois avec différentes actions sur tout le territoire, des rassemblements devant les directions interrégionales des services pénitentiaires. Nous avons interpelé les parlementaires via des courriers, et même saturé des lignes fax. », rappelle Fabienne Titet, secrétaire nationale du syndicat Services pénitentiaires d'insertion et de probation (CGT SPIP).
Une mobilisation d'ampleur dans l'insertion et la probation
Cette mobilisation a trouvé un point d'orgue avec une grande manifestation nationale du personnel à Paris. « Le 11 mai 2016, on avait rassemblé un millier de personnes, ce qui représentait près d'un tiers des effectifs de tout le secteur à l'époque ». Un chiffre éloquent qui leur permet de travailler pendant près d'une année cette réforme statutaire. Malgré les difficultés, un relevé de conclusion de leur travail est finalement signé après des rendez-vous avec les cabinets des responsables politiques, aussi bien le ministre de la Justice que le président de la République, le 5 mai 2017.
La parole de l'État sans valeur ?
Dans ce qui était prévu, les conseillers d'insertion et probation, non concernés par le PPCR, intégraient le calendrier de déploiement du protocole sur les passages à la catégorie supérieure. Pourtant, malgré l'avoir arraché avant la présidentielle, le texte « ne sort pas. On apprend que le PPCR est gelé et la promesse en même temps » indique Fabienne.
Au final, malgré la signature de la place Vendôme et de l'Élysée, la promesse ne sera pas tenue que toute la filière sociale passe en catégorie A, pour une reconnaissance salariale et statutaire.
Des assemblées générales et un courrier à l'Élysée
Face à cet état de fait, avec d'autres syndicats, la CGT insertion probation publie une « Lettre ouverte à l'Élysée » cosignée par la CFDT Interco et l'UNSA-UFAP Justice. Lettre dans laquelle ils indiquent que « les personnels se réunissent en Assemblées générales et adressent des motions pour demander le respect de la parole de l'État »
Avec la perspective d'une manifestation nationale le 1er février, et ce document, l'intersyndicale aura réussi à obtenir déjà un rendez-vous à Matignon le jeudi 25 janvier. En espérant que cela permette de redonner un peu de valeur à la parole de l'État, bien entamée.