À Paris, les livreurs à deux-roues se dotent d'un syndicat CGT
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
Vendredi 5 mars, les livreurs ont envahi les locaux d'UberEats à Lyon. À plusieurs dizaines, ils dénonçaient les blocages intempestifs des comptes de nombre d'entre eux sur l'application, ne leur permettant plus de réaliser des livraisons.
« Ces blocages automatiques et mécaniques sont dû à plusieurs raisons, explique Ludovic Rioux, secrétaire du syndicat CGT des livreurs de Lyon. On leur reproche d'avoir volé une commande ou ils sont accusés de l'avoir fait quand un client ne veut pas payer sa commande… La reconnaissance faciale de l'application ne marche pas et parfois aussi lorsqu’on suspecte un partage de compte (quand c'est vrai) ».
Rajoutés à cela, les soucis de prolongation des titres de séjours qui sont validés par la préfecture mais ne sont pas compris par la plateforme, ajoute le militant. Ces blocages ont de lourds impacts sur ces travailleurs précaires, empêchés de travailler. « Quand le blocage est temporaire, la plateforme ne donne aucune indemnité évidemment et quand c'est définitif, pas de chômage non plus » tonne Ludovic.
Autant de raisons qui sont présentées comme justifiées techniquement, mais qu'on ne peut débloquer, à cause du manque de moyens et de la gestion d'UberEats. Impossible donc de réaliser le travail de réincorporation et d'étude des demandes au cas par cas, avec un salarié des services RH de l'entreprise.
Depuis fin janvier, leurs demandes de rendez-vous physiques étaient refusées et les seules réponses données consistaient en des rendez-vous audio pour répondre aux courriers adressés, mais en tête-à -tête : « pour mieux parceller et individualiser cette question ».
Les dizaines de salariés de Uber Eats ne peuvent de toute façon pas prendre en compte les demandes et questions potentielles des milliers de livreurs et quand on pose des questions on a droit à des de réponses standardisées par leur service.
Lors de leur entrée dans le siège la semaine passée, 28 livreurs étaient mobilisés, dont seulement la moitié étaient syndiqués. Se syndiquer est une nécessité pour faire avancer les choses, même s'il est compliqué de connaitre exactement le nombre de livreurs touchés : « Tous les cas de livreurs bloqués ne sont pas identifiés, seuls ceux qui se déclarent sont pris en charge. »
Dénoncer cette « individualisation des livreurs » qui se fait par la précarité, et qui passe aussi par le turn over organisé de l'application, est un des axes.
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
Àpremière vue, à l’instar des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), la crise sanitaire aura constitué une opportunité pour les Uber Eats, Deliveroo et autres... Lire la suite