À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT

Filiales SNCF : la logique du privé

Isabelle Avran
10 avril 2018 | Mise à jour le 12 avril 2018
Par | Rédactrice en chef adjointe de la NVO
Filiale de la SNCF, Ouibus affiche ses choix : briser la grève. Elle qui faisait ordinairement sa pub sur ses tarifs hyper-concurrentiels fait exploser le tarif des billets. Une pratique qui révèle la logique du profit, telle que l'exécutif voudrait la faire prévaloir à la SNCF contre le service public.

« Pendant les grèves, nous prenons la relève ». Faire de la volonté de briser une grève un slogan publicitaire ? Ouibus, filiale de la SNCF, a osé la provocation. Et affiche fièrement ce mot d'ordre en page d'accueil de son site.

Voici plusieurs années déjà que la SNCF a commencé le démantèlement du service public ferroviaire en créant… quelque 1 250 filiales – Ouibus, Ouigo, Keolis, Geodis, Sferis – à qui sont externalisés travaux et maintenance… Avec le développement de la route au détriment du ferroviaire, peu importent l'écologie, les promesses de la COP21, voire la sécurité, la dégradation des voyages ou des conditions de travail des salariés qui n'y bénéficient pas du statut conquis par les cheminots. L'essentiel est ailleurs, qui s'appelle le profit.

Et le profit, la filiale Ouibus y est attachée. Car pendant la grève, ses prix explosent. Pour les voyageurs, ils sont multipliés par deux, par trois, les jours de grève. Le locataire de l'Élysée, selon qui les pauvres n'ont qu'à prendre le bus, n'a pas réagi. Telle est la logique du privé. À l'inverse des principes du service public, censés garantir l'égalité d'accès pour tous, sur tout le territoire.

Telle est la logique de l'offre et de la demande pour le profit des actionnaires que l'exécutif et ses députés entendent faire prévaloir à la SNCF. Pour eux, on a un autre slogan « le public, nous on l'achève ». Il rime encore avec grève mais en dit long sur leurs intentions. Contre ces destructions massives, pour des négociations réelles en faveur d'autres projets, pour la défense des usagers et si possible avec eux, les cheminots, les hospitaliers, les éboueurs, les électriciens… n'ont pas sonné la trêve.