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SNCF

En Auvergne, mobilisation citoyenne et syndicale pour une « petite » gare

27 avril 2018 | Mise à jour le 27 avril 2018
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En Auvergne, mobilisation citoyenne et syndicale pour une « petite » gare

Royat, ville thermale du Puy-de-Dôme, possède une gare et un unique guichet… qui doit fermer mardi 1er mai, comme en a décidé la SNCF. Inacceptable pour les syndicalistes, les cheminots, les habitants et les élus locaux qui manifestaient, mardi 24 avril, devant la gare.

« Honteux ! Faire ça un 1er mai, tout ce même, quel symbole. Le choix de la SNCF n'est pas dû au hasard… » Écharpe tricolore en bandoulière, le maire de Royat, Marcel Aledo (divers droite) ne mâche pas ses mots pour critiquer les choix de l'entreprise ferroviaire. Pour un peu, il en viendrait à verser son obole à la caisse de solidarité pour les cheminots que des militants de la CGT déposent ostensiblement devant lui. Son collègue au conseil départemental, Jean Ponsonnaille, conseiller du canton de Chamalières partage son émotion de voir disparaître l'unique guichetière — Véronique — qu'il connaissait bien, étant réfractaire « à l'achat de billet sur automate ou par Internet, comme de nombreuses autres personnes ». La fermeture programmée de l'unique guichet signerait la fin d'une information en direct sur les différentes liaisons locales (Laqueuille, Durtol, Volvic…) mais aussi nationales ou internationales, et sur les horaires des trains empruntant cette ligne.

Un train de fermetureAprès les fermetures de lignes Clermont — Le Mont-Dore ou Clermont — Saint-Étienne, la SNCF ferme des guichets ou réduit leurs heures d'ouverture. En 2017, La Bourboule, Ambert ou Brassac-les-Mines ont fermé leur guichet. À Riom, les horaires d'ouverture du guichet pourraient être diminués.

Les gares de Thiers et Royat-Chamalières sont immédiatement menacées. Mais les citoyens comptent faire bouger les lignes. Une pétition circule et a déjà recueilli plus de 400 signatures. L'exemple de Saint-Flour est dans les têtes. Là-bas, la mobilisation des syndicalistes, des usagers et des élus locaux a payé et a permis de conserver le guichet cantalien.

Afin de réaffirmer leur opposition à cette casse du service public ferroviaire par l'entreprise chargée de la faire fonctionner, une centaine d'habitants, d'élus et de syndicalistes ont manifesté, mardi 24 avril, devant la gare de Royat. « Fermeture injustifiée », « politique ferroviaire ni fait, ni à faire », « mauvais calcul financier »… Tous dénonçaient l'aberration de la fermeture d'un guichet qui rend service aux usagers d'un territoire rural et se paye le luxe d'être rentable. En 2017, le chiffre d'affaires annuel de la gare s'élevait à « 336 000 euros alors qu'elle n'est même pas ouverte tous les jours, c'est loin d'être négligeable », estime Jean Ponsonnaille.

De plus, la crainte est grande de voir la gare suivre la même voie que le guichet. Que va devenir l'arrêt Royat-Chamalière une fois le guichet fermé ?  La fermeture de la gare priverait les usagers d'un mode de transport fiable et écologique, enclaverait les petites villes qui gravitent autour de Clermont-Ferrand. Quel choix pour les usagers que de prendre la voiture individuelle ou un car pour se déplacer ? Une manière de signer « la fin des services publics en dehors des nœuds ferroviaires et des grandes agglomérations », estime Arnaud Emorine, de la CGT cheminots. De quoi relier cette initiative locale au large mouvement pour la défense de la SNCF.

Pour la CGT 63, cette journée était d'ailleurs placée sous le signe de la mobilisation. Plus tôt dans la matinée, les cheminots avaient envahi le comité d'entreprise pour interpeller la direction régionale de la SNCF sur la réforme en cours.

D'autres mécontentements se font aussi entendre. Au nom de l'UD 63, Julien Pauliac est aussi revenu sur les différentes mobilisations pour les services publics qui se mettent en place sur le département. Le 30 avril, les pompiers du SDIS se mettent en grève, le 3 mai, l'Éducation nationale doit aussi se mettre en mouvement avec un appel à la grève. Le secrétaire général de l'UD 63 y voit un « fond roulant de mobilisations » qui convergeront le 1er mai, le 3 mai puis le 22 mai. Avant de conclure sous les moqueries bon enfant de ses camarades : « la mobilisation est… en marche ».