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HOMMAGE

Louis Viannet : « Il était l'audace tranquille »

14 novembre 2017 | Mise à jour le 14 novembre 2017
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Louis Viannet : « Il était l'audace tranquille »

Hommage à Louis Viannet. Inauguration d'une plaque commémorative à son nom à Montreuil le 13 novembre 2017 en présence de sa famille (son épouse, sa fille et ses petits enfants) et de ses deux successeurs Bernard Thibault et Philippe Martinez.

C'est par une minute d'applaudissements que s'est clôt hier 13 novembre l'hommage rendu par la CGT à son ancien secrétaire général. Un hommage auquel assistait la famille de Louis, des personnalités du monde syndical, dirigeants et militants CGT.

Dans son discours, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a salué en Louis Viannet la « maîtrise des dossiers, la finesse de son analyse politique, sa rigueur dans l'échange et sa pugnacité dans la négociation, sont autant de qualités qui ont fait de lui un homme respecté et reconnu, tant par ses camarades que par ses adversaires. Louis avait au fond de lui cette volonté d'améliorer sans cesse les conditions de vie et de travail des salariés. Il portait en lui la vision d'un syndicalisme utile, porteur des aspirations des salariés, un syndicalisme de progrès social pour une société plus juste et plus humaine. »

Non, sans faire de relation avec la situation actuelle et la difficulté de construire l'unité syndicale, Philippe Martinez rappelait que Louis Viannet avait pris comme « postulat que le rapport de forces se gagnait par la convergence des luttes et le rassemblement des salariés. C'est dans cet esprit qu'il a porté l'unité syndicale comme un élément majeur dans la construction de batailles victorieuses, ce qui fut traduit dans nos documents d'orientation par la dénomination de “syndicalisme rassemblé” ».

Philippe Martinez a également rappelé que l'ancien secrétaire général s'était  également investi « pour que l'union des travailleurs s'établisse à d'autres échelles et notamment sur le plan international. C'est ainsi qu'il a mené avec acharnement le combat pour que la CGT fasse son entrée à la Confédération européenne des syndicats, n'admettant pas que notre organisation soit exclue de ce champ essentiel. Il a engagé cette démarche dès 1995. »

« Louis, c'était l'audace tranquille comme le titrait lundi 23 octobre, le journal l'Humanité, celui qui savait rassurer et donner confiance » a conclu Philippe Martinez.

À l'issue de cet hommage sous la grande verrière du patio Georges-Séguy, une plaque a été dévoilée près de l'entrée de la salle du Comité confédéral national qui portera désormais le nom de Louis Viannet.

Biographie
Fils d'un ouvrier de Rhône-Poulenc, Louis Viannet est né le 4 mars 1933 à Vienne (Isère). Il adhère à la CGT à 20 ans, dès son entrée aux PTT. L'année 1953, celle de son adhésion, est marquée par une grande grève dans le secteur public. Employé aux chèques postaux de Lyon en 1956, il assume rapidement des responsabilités syndicales et il devient, dès 1962, secrétaire général du syndicat des PTT du Rhône. En 1979, il prend la tête de la fédération PTT de la CGT. Trois ans plus tard, il fait son entrée au bureau confédéral et devient le directeur de La VO. Numéro deux de la confédération en 1989, il succède à Henri Krasucki en 1992 au poste de secrétaire général.Homme d'écoute et de dialogue, il aura été l'artisan du syndicalisme rassemblé et de la séparation entre le syndicalisme et le politique. Militant communiste exerçant des responsabilités au sein du bureau politique du PCF, il le quitte en 1992, dès sa prise de responsabilité en tant que secrétaire général de la CGT. Une décision personnelle qui impulsera un tournant dans les rapports entre le PCF et la CGT et aboutira à l'indépendance de la centrale à l'égard du politique.

Véronique Lopez