Étudiants : la faim et l’angoisse
Perte de repères, isolement, précarité… l’onde de choc de la crise sanitaire et sociale frappe avec d’autant plus d’intensité que les conditions de vie des étudiants... Lire la suite
30 % d'étudiants présentent des symptômes de dépression, indique le professeur Christophe Tzourio, directeur du centre de santé de l'université de Bordeaux, c'est ce qu'un article publié par Le Monde révèle au moment même où le cortège des jeunes s'ébranle depuis la rue de Grenelle. Une annonce qui semble folle, mais c'est aussi ce qu'ils dénoncent dans leur mobilisation : une jeunesse sacrifiée à tous les niveaux, scolaire, économique, et médical.
Avec les restrictions liées au confinement, les petits boulots permettant de payer les logements en cité U et les diverses dépenses de la vie courante ont été arrêtés. Dans son communiqué, la CGT rappelle que « les jeunes subissent les effets de politiques régressives en matière de protection sociale, d'éducation et de formation […] la quasi-totalité des étudiant. es vivent sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage des 15-24 ans est de 20 % quand celui de la population est de 9 %, la moyenne d'âge du 1er emploi stable est de 29 ans. »
Mais, en plus, lea gestion des cours elles-mêmes, d'abord complètement arrêtés en présentiel et réalisés en visio, puis en (trop) petits groupes dans certaines facs seulement, ont mis un coup d'arrêt à la vie sociale de milliers d'étudiants. Les impacts sur leur santé restent une des craintes les plus fortes.
Dans son communiqué d'appel à la mobilisation de ce 16 mars, le syndicat étudiant rappelait que : « la moitié des étudiants se salariait pour leurs études que 42 % des étudiant·e·s renoncent à des soins faute de moyens. Et que cette crise sanitaire a installé une extrême précarité chez les étudiant·e·s ! » Déterminé à ne pas laisser le gouvernement diffuser sa vision des choses et se présenter comme le héraut de la jeunesse, le syndicat tient à souligner que les étudiants ont eu droit à 12,5 € par mois, pour faire face à la crise et qu'un vrai plan d'action reste nécessaire.
En plus des actions sociales et économiques que la jeunesse attend depuis longtemps, la révision des modalités d'accueil à l'université est aussi demandée. Pour Mélanie Luce, présidente de l'Unef, les étudiants attendent aussi de pouvoir retourner sur les bancs des amphis. Elle fait de ce retour en cours, l'une des priorités de l'organisation étudiante.
Mais elle tient aussi à souligner que si le traitement de l'urgence est une nécessité, la réflexion sur le long terme pour la situation de la jeunesse et sa précarité l'est tout autant. L'Unef continue de défendre l'allocation d'autonomie, décorrélée de la situation des parents pour que cesse le « bizutage social » de la jeunesse.
La CGT Ferc Sup était mobilisée aussi aux côtés des étudiants. Face à l'inaction du ministère, les personnels dénoncent toujours le manque de moyen que l'Université française doit rencontrer pour traiter difficilement un quotidien que la pandémie a profondément bousculé. L'anormal en temps normal est « insupportable et dangereux dans les conditions actuelles », pour Vincent Martin, du bureau national de la Ferc Sup.
Il rappelle aussi que ce sont 70 000 personnels et près de 2 universités entières qui manquent aujourd'hui pour l'enseignement supérieur français, tant pour l'accueil des étudiants que pour des personnels pouvant travailler convenablement, pour la formation et la recherche. Entre les conditions d'études et de vie des étudiants, la présence de la CGT Ferc aux côtés était évidente pour Vincent Martin.
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