16 janvier 2019 | Mise à jour le 16 janvier 2019
Les structures d’aide à domicile pour les personnes dépendantes, dont la plupart des salariés sont « proches du seuil de pauvreté » , peinent tellement à recruter qu’elles doivent parfois refuser de prendre en charge certains seniors, s’est alarmée mardi l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) l’une des fédérations du secteur.
La filière a besoin d’un « financement d’urgence de 1,7 milliard d’euros » par an « pour assurer sa survie à court terme » , soit une augmentation de plus de 20% par rapport aux financements actuels, a souligné lors d’une rencontre avec la presse Guillaume Quercy, président de l’UNA (226.000 salariés). Et encore, ce calcul ne vaut que pour les structures à but non lucratif – qui représentent environ 75% du secteur pour les personnes âgées et 50% pour les personnes handicapées -, a-t-il précisé.
Des salariés proche du seuil de pauvreté
Selon une consultation réalisée par cette fédération auprès de 256 directeurs de structures adhérentes, les faibles rémunérations dans ce secteur entraînent d’importantes difficultés de recrutement, et par ricochet une impossibilité de répondre correctement à toutes les demandes de prises en charge, qui sont pourtant en nombre croissant. Dans leur immense majorité, les salariés du secteur sont payés au smic, et souvent à temps partiel, si bien que leur rémunération mensuelle moyenne est à peine supérieure au seuil de pauvreté (1.026 euros par mois pour une personne seule).
Ainsi, 95% des structures consultées ont indiqué qu’elles avaient créé au moins un poste en 2018, mais 19% de ces nouveaux postes n’ont pas pu être pourvus.
En conséquence, 10% des demandes de prise en charge ont été refusées, reportées, ou seulement partiellement acceptées l’an dernier, selon cette consultation. Le déficit d'emploi va aller en s’aggravant, car selon les employeurs du secteur il faudrait dans l’immédiat 17000 recrutements supplémentaires d’ici 2022 pour atteindre 42.000emplois créés en 2022.
Au-delà de la question des financements, l’UNA a formulé plusieurs propositions dans le cadre de la consultation lancée par le gouvernement en vue d’une loi sur la dépendance d’ici fin 2019. Elle propose notamment de « décloisonner les financements » entre les services d’aide et de soins infirmiers à domicile, et de créer un « 5e risque » de Sécurité sociale dont la gestion serait harmonisée au niveau national.