21 décembre 2018 | Mise à jour le 21 décembre 2018
Privés de prime exceptionnelle, les fonctionnaires devront se contenter des mesures d’urgence d’Emmanuel Macron en réponse à la crise des « gilets jaunes » , une annonce qui a provoqué l’ire de leurs représentants syndicaux.
Le gouvernement n’a pas pris la « mesure du malaise qui s’exprime dans la Fonction publique » , ont réagi vendredi dans un communiqué commun les organisations syndicales de la fonction publique (CGC, CFTC, CFDT, CGT, FA/FP, FO, FSU, Solidaires et Unsa), à l’issue d’une réunion avec Olivier Dussopt, le secrétaire d'État chargé de la Fonction publique. « Devant l’absence de réponse de sa part, elles décideront des moyens nécessaires pour peser afin d’être entendues. »
Les agents absents du discours présidentiel
Les agents étaient « cruellement absents » du discours d’Emmanuel Macron le 10 décembre, a relevé Jean-Marc Canon de la CGT, interrogé par l’AFP en amont de cette réunion. Le secrétaire d'État a décliné des « annonces humiliantes pour les fonctionnaires » , a fustigé à l’AFP Christian Grolier, de FO-Fonction publique, qui espère une « mobilisation la plus large possible » d’ici à « fin janvier, début février 2019 » . Accordé au secteur privé, le dispositif de prime exceptionnelle ne s’appliquera pas dans la fonction publique. Cette prime exemptée de cotisations sociales et d’impôts jusqu’à 1.000 euros et que les entreprises auront la possibilité de verser, d’ici au 31 mars, à des salariés rémunérés jusqu’à 3.600 euros, fait partie des mesures d’urgence annoncées par le gouvernement pour répondre à la crise des « gilets jaunes » .
La réunion avec les syndicats visait à présenter les mesures d’urgence les concernant: les agents publics, tout comme les salariés du privé, pourront ainsi bénéficier du dispositif de défiscalisation des heures supplémentaires au 1er janvier 2019. « Cela représente un gain qui peut être non négligeable de plusieurs centaines d’euros par an en termes de pouvoir d’achat » , a souligné auprès de l’AFP Olivier Dussopt, qui estime que 1,5 million d’agents publics sont concernés.
Le gouvernement vise aussi l’élargissement de la revalorisation de la prime d’activité à 600.000 fonctionnaires (soit 12%) contre 400.000 actuellement (8%).
Le point d’indice n’augmentera pas en 2019
Revendication de longue date des organisations syndicales, le point d’indice des fonctionnaires n’augmentera pas en 2019, a confirmé M. Dussopt. « Si, début janvier, il y a des négociations sur la rémunération des agents alors tout est possible: la balle est dans le camp du gouvernement » , espère Luc Farré de l’Unsa. Mais le « refus, aujourd’hui encore, d’ouvrir des négociations salariales dans la Fonction publique est tout autant navrant qu’inacceptable » , s’est indignée la FSU dans un communiqué.