31 mai 2021 | Mise à jour le 31 mai 2021
L'ensemble des syndicats d'Orange ont décidé de boycotter jusqu'à nouvel ordre leur participation à toutes les négociations en cours, notamment celle sur les salaires, « face à l'indécence des propositions faites par la direction du groupe », a annoncé vendredi l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, SUD) dans un communiqué.
« À peine débutée, la négociation salariale 2021 est dans l'impasse. Face à l'indécence des propositions faites par la direction du groupe, l'ensemble des organisations syndicales représentatives a décidé de geler sa participation à cette négociation », écrivent les syndicats dans leur texte.
Ils suspendent aussi leur participation à celles portant sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et sur le renouvèlement d'un accord dit « intergénérationnel » portant sur des départs à la retraite non remplacés, ajoutent-ils en appelant le personnel « à se mobiliser et à signer une pétition ».
Interrogée par l'AFP, la direction ne souhaite pas commenter « le processus en cours » et « reste à l'écoute des propositions émises par partenaires sociaux, dans le contexte financier qui leur a été présenté ».
Elle tient néanmoins à rappeler que « l'entreprise s'est engagée, depuis le début de la crise de la Covid-19, à préserver le pouvoir d'achat pour tous les salariés. Cela s'est traduit par le maintien des rémunérations sans recours aux aides extérieures et ce, malgré les confinements successifs de 2020 et 2021 et la fermeture des boutiques en France ».
La direction d'Orange « regrette le choix des organisations syndicales de suspendre leur participation aux négociations en cours et souhaite reprendre un dialogue social constructif ».
En cause, les propositions d'augmentation jugée dérisoire des salaires face aux « très bons résultats financiers pour l'année 2020 avec un chiffre d'affaires à 42,3 milliards d'euros, en hausse de 0,3 % malgré la crise sanitaire liée au Covid-19 », selon les syndicats.
Ils précisent : « les fonctionnaires non-cadres seraient à zéro et les salariés de droit privé percevraient 15 euros net d'augmentation mensuelle. Les cadres partageraient un budget de 0,35 % d'augmentation, soumis à l'individualisation, ceux dont la rémunération est supérieure à 60 000 euros en seraient exclus », une « situation inédite dans l'histoire sociale du groupe Orange », selon les syndicats.
Ils déplorent qu'en 2021 « l'entreprise propose un budget d'augmentation salariale divisé par 3 par rapport au dernier accord unanimement signé en 2019 ».
« La direction semble tomber le masque : signerait-elle la fin du pacte social chez Orange ? C'est l'engagement des personnels de l'entreprise qui doit être reconnu à sa juste valeur », concluent-ils.
Orange a annoncé un plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2023.